Être de son temps

Plein air

Une projection en plein air du film d’Hugo Latulippe à la Place du Peuple d’Occupons Montréal. Ça change pas le monde, mais…ou peut-être que si.

« Ces p’tits crisses là, ils vont être partis dès la première neige« .

J’écoutais discrètement mes voisins de table dans un resto d’un autre âge du centre-ville, vendredi midi. Je lisais le menu, avec cette impression que rien n’a changé ici depuis les 35 dernières années.

À côté, les bonhommes parlaient de leur opération au genou, méprisaient les « jeunes » d’Occupons Montréal. Je me suis demandé en quoi ils les dérangeaient. Rien n’a peut-être changé dans leur resto italien, mais hors les murs, heureusement, une révolution se prépare. C’est peut-être ce qui leur fait peur.

Je n’avais pas encore visité le campement des indignés. J’y suis allée faire un tour hier soir, saluer le réalisateur Hugo Latulippe qui y présentait son film République en plein air, gratuitement. Ils étaient 300 ou 400 à visionner ce film dont la première officielle a lieu ce soir (c’est complet). Le calme de l’endroit m’a vraiment surprise, l’ordre, la propreté, la civilité. Il y avait de la magie dans l’air, mais pas de frénésie. Plutôt zen, finalement.

« Tout ça grâce à Facebook! », m’a glissé Hugo l’air ravi. « Je fournissais le film, eux, l’équipement. On ne s’est jamais rencontrés avant ce soir!« . Eux: d’autres jeunes d’Occupons Montréal qui prennent en charge le volet divertissements et culture générale. En tout cas, ils n’ont pas perdu leur temps. J’ai vu le film trois fois, et je peux vous assurer que n’eût été la bronchite du mari moins tout neuf, je l’aurais visionné une quatrième fois sans problème.

En plus de cette projection en plein air, j’ai été impressionnée par toutes ces tentes entre la Tour de la Bourse et la statue de la Reine au centre de la place Victoria.  Surréaliste. Si j’étais plus portée sur le plein air, je crois bien que je me serais jointe au mouvement.

Vrai, ils seront peut-être partis aux premières neiges. Mais merci aux p’tits crisses de chauffer la salle en attendant.

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