Lorsque je lui ai dédié mon dernier texte, je savais qu’elle n’allait pas bien mais je ne me doutais pas qu’il accompagnerait le dernier souffle.
Chantal Jolis, grande voix de la radio n’est plus (l’hommage de son pote René Homier-Roy ce matin à C’est bien meilleur le matin, la voix nouée, troublé). Je l’ai connue il y a longtemps, dans toutes sortes d’occasions, partys, corridors, studios. Mais, je la préférais très égoïstement lorsque j’étais assise dans ma bagnole et elle, dans son studio des Îles, dans le petit resto qu’elle avait transformé en lieu de confidences et d’échanges musicaux, face à la grève, y recevant artistes, chanteurs, conteurs et passeurs.
C’était la seule animatrice, toutes catégories confondues, qui arrivait à ne pas me faire regretter le studio. La radio est un médium intimiste et les déplacements sont souvent aussi douloureux qu’irritants pour l’auditeur. Pas avec Chantal, si communicative et contagieuse.
J’y suis passée aussi, la saluer à son « studio » improvisé des Îles. Je l’ai interviewée sur son amour des Madelinots et de ce pays dans le pays. Pas étonnant, qu’elle soit allée danser avec les étoiles par là. Elle aimait cet endroit et ses gens plus que tout. Et elle en était venue à la décision de quitter Montréal, faute d’argent (et malgré le spectacle-bénéfice des amis au Lion d’Or), sachant bien qu’aux Îles, on s’occuperait d’elle dans l’affection et la solidarité, sans beaucoup de moyens.
Ça en dit long sur elle. Ça en dit long sur nous. Ça en dit long sur les Madelinots.
À la prochaine chère Chantal. Au plaisir de danser avec toi.