Ce matin, Josée Boileau, dans la foulée de la sortie du prochain film de la cinéaste Léa Pool, nous causait du tabou qui entoure le marketing du ruban rose. Son ironie faisait du bien à lire.
Il faut lire aussi cette entrevue avec Léa Pool qu’a faite mon collègue François Lévesque et qui explique bien la démarche de la cinéaste.
Quelques phrases-chocs pour nous sortir de l’angélisme lié à cette cause au ruban rose:
«Je n’en revenais pas de constater combien un objet aussi minuscule pouvait receler de mystères et de mensonges», se souvient la réalisatrice d’Anne Trister. Par exemple, les liens étroits — et parfois incestueux — qu’entretiennent des organismes charitables aux allures de multinationales avec l’industrie cosmétique et pharmaceutique laissent perplexe. «Le manque de coordination entre les différentes entités de recherche sur le cancer du sein est également flagrant. Cela donne lieu à de la redite.»
La réalisatrice a aussi mis en évidence les liens entre certaines compagnies pharmaceutiques qui manufacturent le médicament (le tamoxifène) et le poison (l’atrazine), un herbicide dont les liens avec le cancer du sein et de la prostate ont été démontrés dans plusieurs études. Ça, c’est vraiment vouloir le beurre, l’argent du beurre et baiser la crémière.
Et ce qui frappe beaucoup, c’est l’aspect marketing de cette cause avec tous les mensonges et les faux-fuyants impliqués au nom des $$$ qui vont « on ne sait trop où » pour faire « on ne sait trop quoi ».
« Une cause, une image: c’est le rêve de n’importe quelle firme de relations publiques. Doit-on s’étonner que le ruban rose soit justement la création de l’une d’elles? », mentionne l’article.
Le film sort en salle le 3 février. Ce sera le « Trou Story » des seins.