Générale

8 mars, l’octave

Il se termine ici l’octave. Et avec un livre qui sort en librairie aujourd’hui, un livre qui m’a fait dresser les poils sur le corps, que je lis encore comme un récit de vie palpitant et un essai qui n’emprunte aucun jargon ou langue de bois, un réquisitoire bien senti, signé Jocelyne Robert.

D’abord, vous dire combien j’aime cette femme que j’ai rencontrée une fois, sur un plateau de télé, au sujet de l’avortement.

Ici, dans Les femmes vintage, la sexologue (ou sexosophe), fait un bilan sociétal et personnel de ce que les femmes de 50 ans et plus vivent intérieurement, de leur peur panique de vieillir, d’être mises au rencart, de perdre pied, d’être oubliées. Elles s’attaque à la chirurgie (en laissant bien entendre que c’est un choix) mais en n’y allant pas avec le dos de la cuillère pour décrire ces momies, ces femmes embaumées qui ne trompent personne. « Comment peut-on avoir la naïveté de croire que la tentative de reproduire les traits de jeunesse et de beauté puisse engendrer autre chose qu’une contrefaçon? S’acharner à fabriquer une moue de fillette sur un canevas traversé d’années, c’est comme tenter de recréer les jardins de Giverny avec de la peinture à numéros. »

Jocelyne Robert est touchante, remuante, punchée et son « Femme vintage » ira loin. Elle l’annonçait d’ailleurs ce matin dans cette excellente entrevue qu’elle donnait à CC. Elle n’a pas la prétention de vouloir changer le monde, mais nous force à nous arrêter pour réfléchir au poids de nos actions. Et plus nous serons nombreuses à refuser les diktats de l’image, plus celles-ci perdront de leur pouvoir sur nous.

Anecdote: hier, je reluquais les panneaux publicitaires au bord des routes, alors que le fiancé conduisait. Depuis que je le connais, jamais, non JAMAIS, il ne détourne le regard à la vue d’une cuisse ou d’un décolleté retouché et présenté en format 100 X 150. Pantoute. On ne risque pas le fossé. Je lui en fais la remarque… « Ah! Ça? Ça ne m’allume pas. Ce ne sont pas des vraies filles. Je ne les regarde jamais. »  Des fois, je me demande s’il n’y a que les vraies filles pour être obsédées par ces images de fausses filles.

ps: Merci Suzanne!

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