On fera dans les recettes cette semaine. Les vacances approchent… Aujourd’hui, vous aurez besoin de quelques oignons pour pleurer, nous ferons la mise en place pour la recette du bonheur.
Personnellement, le bonheur pouvait bien venir cogner à ma porte, j’avais fait venir le serrurier et changé les clés. Il pouvait bien se pointer le bout du nez, je lui aurais claqué la porte dessus. D’abord, faut le reconnaître quand il est devant soi. Et ça peut faire peur, le bonheur. Je le sais, sans me vanter, j’ai fait peur à beaucoup d’hommes.
Comme chante Moran: Je te donne ce qu’il faut de bonheur, même si t’en a rien à foutre. Je te donne ce qu’il faut de malheur, comme si c’était la route qu’il faut prendre pour se rendre à ton coeur.
Mais pour le goût du malheur, j’avais donné. Alors… Alors rien. Après six ans de malheurs, tu attends que les miroirs se recollent. Tu retiens sagement ta respiration la septième année. Tu te fais toute petite dans ton coin, coite, tu fais la morte, tapie comme la tapisserie. Pas tout à fait morte, « juste semblant » comme dit mon B. Tu fais semblant et tu finis par te croire. Parce qu’il faut y croire pour continuer. Tu t’accroches à ton rêve, un chalet de montagne, l’innocence d’un enfant, tu t’accroches à des phrases qui font partie de l’héritage familial. « On est pas des lâcheux« , comme disait mon père. Famous last words. Il nous a lâchés.
Le bonheur, cette fois, j’ai su le reconnaître, lui faire une place. « C’est rien que ça le bonheur? » me disait Languirand récemment. J’aime bien aussi cette phrase (qui n’est pas de moi) dans mon texte de vendredi dernier. » Vois-tu, fiston, nous sommes la plupart du temps bien plus heureux que nous ne le croyons! » Un bonheur, c’est sans histoire et c’est fragile.
Depuis que le bonheur est venu cogner à ma porte, j’ai peur qu’il disparaisse. Quand tu as pris six ans de « gros temps » dans la gueule, tu sais que tu peux tout perdre. Faire le pari du bonheur, c’est risquer encore. Et j’ai moins envie qu’avant des treks en Chine à dos de chameaux. J’en ai même refusé un dernièrement, juste pour pas trop secouer le bonheur, juste pour pas aller le chercher ailleurs.
Tanpiche ma biche, tu iras t’esquinter les rotules dans les hauteurs une autre fois. Pour l’instant c’est coucouche panier, on savoure son bonheur tranquille avec Émile et tant pis pour les exploits, tant pis pour le roman, y’en a déjà quelques tomes d’écrits. C’est le temps de se remettre du gras sur l’échine, le bonheur vient au kilo (parfois au gramme), t’en as déjà deux de plus…
Là, tout de suite, c’est le temps de se reposer, de refaire ses forces et d’y croire. Pas de s’y accrocher, non, seulement d’y croire. Et de faire de cet instant une éternité.
Ah oui, j’oubliais! Et le bonheur, il est contagieux. Pire que la H1N1! Alors, je vous fais la bise en souhaitant que vous l’attrapiez.