Générale

Bronshit

En matière de santé, je sais où est l’écurie (je suis fille de médecin, on ne se refait pas totalement), mais je broute en chemin. Quand j’en ai marre de toutes mes potions douces, je tombe dans la médecine dure. Mais la médecine dure fait dur, justement. Les médecins sont de plus en plus réticents à prescrire des antibios, à cause de la résistance des nouvelles souches de maladie. Il faut être à l’article de la mort, faire beaucoup de fièvre et délirer (docteur, j’ai eu une vision éveillée, le ministre de la Santé s’en allait travailler dans le privé!) pour qu’ils vous prescrivent leur drogue maudite.

Sinon, la plupart du temps c’est : « prenez du repos, beaucoup d’eau et des Tylenol aux quatre heures« . Vaut mieux entendre ça qu’être sourd, j’imagine. Et je ne vais pas les blâmer de nous suggérer du repos; nous sommes devenus totalement dépendants de drogues qui nous permettent de PERFORMER, même malades. Se reposer est une forme « looser » de la paresse, qui elle est une posture esthétique plus confortable.

Le repos a totalement disparu de la pharmacopée, comme le toucher d’ailleurs. Aujourd’hui, nous dépendons de l’électricité et des gadgets pour guérir. Tout ça pour dire que je ne vais guère mieux sous antibios que je n’allais sous infusion Pulmonathé de la Clé des Champs, sous sirop de plantain, teinture mère d’hydraste, huiles essentielles de thym-eucalyptus-lavande (six gouttes sous chaque pied, trois fois par jour) et granules. Pas pire, pas mieux. J’ai aussi visualisé du jaune à l’inspiration et du noir à l’expiration. J’aurais eu beaucoup d’avenir comme entraîneur d’athlètes olympiques… La seule chose que je n’ai pas encore essayée, c’est l’angéologie et l’oratoire. Ça viendra. En lisant cet article sur un sondage Ipsos-Reid mené en juin auprès d’un millier de Canadiens, j’ai réalisé qu’on avouait plus facilement une bronchite qu’une vaginite et une vaginite qu’une maladie bipolaire, un trouble anxieux ou une dépression.

« Autre forme de stigmate identifié par le sondage: seulement 50 % des personnes interrogées confieraient à un membre de leur entourage qu’un membre de leur famille est atteint d’une maladie mentale, alors que 78 % confieraient qu’un proche est atteint du cancer.

Le sondage — d’opinion, il faut le préciser — révèle également que la compréhension de la nature de la maladie mentale varie selon les individus. Par exemple, 24 % des répondants disent que l’autisme n’en est pas une — ce qu’il est — alors que 25 % des jeunes âgés de 18 à 34 ans croient que le tabagisme — une dépendance — est une maladie mentale. « 

Fumer, une maladie mentale… Eh ben! Pas étonnant qu’on les cantonne dans des fumoirs entre eux. Ça explique tout! La maladie mentale a le dos large. Tiens, ça me rappelle qu’un squeegie m’a traitée de folle vendredi dernier, parce que j’ai refusé de faire laver les fenêtres de mon char. Il s’est avancé vers moi sans rien demander, un rat beige perché sur son épaule. J’ai eu un haut-le-coeur irrépressible en le voyant surgir devant moi, comme un mauvais présage apparaît dans votre vie.

C’est peut-être fou, je suis probablement un peu trop dame aux camélias, mais j’ai eu l’impression qu’il était contagieux et moi pas. Go figure…

POUR TOUT SAVOIR EN PRIMEUR

Inscrivez-vous aux infolettres de Châtelaine
  • En vous inscrivant, vous acceptez nos conditions d'utilisation et politique de confidentialité. Vous pouvez vous désinscrire à tout moment.