Je ne peux pas dire que j’ai aimé le dernier livre de Catherine Millet, Jour de souffrance, mais j’ai savouré le côté pervers de cette rencontre entre la Soeur et la libertine. Et comme dans toutes les entrevues, j’avais trop de matériel. Chutes de pâtes, donc, où soeur Marie-Paul Ross souligne le courage de l’écrivaine (merci à Lalouve de m’avoir donné envie de ressortir mes notes):
Catherine M: Je suis une auteur réaliste…
La sexologue: Vous êtes dans la clarté, dans votre réalité. Je soigne beaucoup de gens du milieu ecclésiastique qui ont une étiquette qui ne colle pas avec leurs pratiques… Le choix du célibat n’est pas un choix que beaucoup de personnes peuvent faire. J’ai étudié en sexologie pour me former en célibat. Et curieusement, ce sont des laïques qui viennent assister à mes cours, pas des religieux.
Chacune à leur façon, ces deux femmes brassent leur entourage, la société, et nous forcent à nous questionner sur nos limites, nos désirs, les frontières de la liberté, la nature de la femme (et de l’homme), les tabous, sur la rencontre possible au-delà des a priori, des blessures, des fantasmes, des besoins, des conventions établies ou non. Avoir le courage d’être peut se faire sans une paire de couilles; elles en sont la preuve.