J’ai connu Claude Robinson il y a peut-être une douzaine d’années, par l’entremise de son grand ami Paul Buissonneau. C’est lui qui m’avait parlé de sa croisade. Nous étions allés par la suite jouer avec les enfants malades à l’hôpital Sainte-Justine, un lieu que Robinson fréquentait souvent, costumé de son bibi d’aventurier et débarquant avec crayons et papiers pour amuser les enfants qui voyaient en lui un croisement entre le père Noël et Robinson Sucroé.
Je n’avais pas parlé de sa bataille à l’époque, il n’était pas encore lancé dans l’arène contre les méchants. Personne ne le connaissait d’ailleurs. Il en est tout autrement aujourd’hui. Les gens l’accostent en le serrant dans leurs bras, des caricaturistes se sont fait un plaisir de le croquer d’un coup de crayon, et sa bataille n’est toujours pas gagnée. À ce jour, et grâce au site qui recueille des dons en son nom, il a amassé plus de 400,000$ dollars qui ne seront pas versés aux avocats (qui ont accepté d’être payés après) mais serviront à défrayer tous les autres frais de cours et retranscriptions en tous genres.
Consacrer douze années de sa vie à se battre sans jamais savoir si on pourra crier victoire un jour, c’est surhumain. Mais aujourd’hui, Claude Robinson se bat avec des milliers de personnes en arrière de lui. C’est plus énergisant que d’être tout seul sur son île.
Croisé au marché, récemment, je lui ai demandé s’il regrettait d’avoir fait tout ça. « Le contraire aurait été impossible. La question ne se posait pas.« , dit-il.
J’ai une amie qui a été promue Chevalière du Québec la semaine dernière à l’Assemblée nationale. J’espère qu’un jour, Claude Robinson recevra lui aussi sa médaille. Pour la persévérance et la verticalité. Et en passant, il remercie tous ceux qui l’ont appuyé dans sa cause.
« The voyage is your life and the ship is yourself« ( Eberhard Shoener)