Vendredi matin, je passais par le métro Place-des-Arts. Je croise la bande d’autochtones dont parlait Rima Elkouri samedi. J’en ai vu une traverser l’avenue du Président Kennedy, complètement saoule, sur une lumière rouge. Les flics ne donnent pas de contraventions aux itinérants mais il faudrait peut-être aussi les aider. Les passants, eux, ne font que passer.
Je venais de quitter les autochtones, et je tombe sur l’activité Brise-glace de la nouvelle Place des Arts, qui célébrait la fin des rénos de son Grand Foyer au coût de 18 millions de $.
« L’idée, c’est de se tourner vers de nouveaux publics et de donner des rendez-vous culturels dans le Grand Foyer pour en faire une sorte de place publique hivernale » a déclaré la chargée de projet au Devoir. Combien on gage que les itinérants autochtones qui sont tolérés dans le métro vont en être chassés très rapidement de cette magnifique place toute proprette et luxueuse?
Je suis passée d’une réalité à une autre en l’espace de deux secondes en empruntant les couloirs de la PDA. Une bande d’animateurs, à la sortie du métro, m’ont accueillie en m’incitant à emprunter le couloir de droite si j’étais de mauvaise humeur, et celui de gauche si j’étais de bonne humeur. Comment dire; je n’étais ni un, ni l’autre. Mais enchantée par cette diversion, bien sûr. Même si elle coûte 18 millions.
Place des Arts, vendredi 4 février, 8h30: la plupart des passants optent pour la bonne humeur.
Tout ça pour entamer une discussion autour du film Zeitgeist: Moving Forward… dont je vous parlerai demain.