Générale

Des univers divers

Hier, j’ai passé la journée à me trimballer d’un univers à un autre.  D’abord, lunch dans un « joint » à Ramen avec le papa de mon fils. On voulait être tranquilles et ne pas se retrouver sur Twitter dans les cinq minutes. On a mal mangé, c’est le prix à payer pour avoir la paix. Ce qui m’a frappé? Toute cette génération de jeunes asiatiques qui ont l’accent québécois. C’est pas nouveau mais ça fait plaisir quand même.

Ensuite, cap sur la charmante boutique de Reema Singh, où j’ai commandé mon gâteau de mariage au chocolat chaï, glaçage vanille. Normalement, je confectionne tous mes gâteaux mais pour les occasions TRÈS spéciales, c’est là que je vais et c’est exactement comme si j’y avais mis la main à la pâte. Le goût du homemade tout plein. Mais le plus comique, c’est de voir Reema dans son petit monde de sucre rose, revêtue de son tablier coloré, un rêve de petite fille devant son fourneau Betty Crocker.

Elle fait tout, n’a pas d’employés, ne prend que du cash et ne donne plus d’entrevues aux journalistes parce qu’elle n’a pas le temps. Parle-moi de ça du monde enligné. Elle vit sa passion et ça se goûte. Le moment le plus cochon de ma journée? Déguster son cupcake chocolat chaï devant sa porte dans la bagnole. Une divine parenthèse qui vous laisse sur le palais un souvenir de velours.

Puis, un entrepôt, virée printanière pour renouveler la garde-robe de mon B et par la même occasion lui trouver des fringues pour le mariage. Il veut une cravate, il l’a eue. Jeans, cravate, chemise blanche et veste de tanguero, ne lui manquera que le cigare en chocolat. Pourquoi je vous parle de l’entrepôt de vêtements? Pour les madames qui y travaillent. Tout un contraste avec Reema et sa boutique rose candi.

Une vendeuse m’a offert son aide, nous avons jasé de mode enfantine pour les garçons, de tout et de rien. Elle portait un tablier de travailleuse, sorte d’uniforme qui sert à vous identifier, plus proche du tablier de femme de ménage que de la cuisinière épanouie. Cette femme payée au salaire minimum avait l’air résigné, sans passion, une vie qui s’étire entre les rayons, le soleil qu’on ne voit jamais. Un autre monde.

Je me suis ensuite dirigée vers le 281, oui, oui, le club de danseurs nus sur la Sainte-Catherine. Là encore, un autre monde. Celui du glam, de la gonflette, des filles hystériques et équipées pour veiller tard. S’ils s’amusent? Je ne sais trop. En tout cas, ils se donnent l’impression de s’amuser. Tout le monde joue son rôle, les gars roulent des mécaniques, les filles feignent l’orgasme.

Je suis rentrée à la maison pour retrouver un homme, un vrai, le linge à vaisselle sur l’épaule. Mon fils m’a sauté au cou, nu, encore humide du bain qu’il venait de prendre.

« T’arrives d’où maman? »

 » Je suis allée voir des monsieurs qui dansaient tout nus... »

« Hein? Ils montrent leurs fesses à tout le monde? »

« Ben oui, leur zigounette et tout. »

Air ahuri de mon B: « Tu fais un drôle de travail maman… »

Yep. Mais je le répète, le moment le plus cochon de cette journée s’est passé devant un cupcake au chocolat chaï. Je vieillis, j’cré ben.

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