Générale

Deux c’est mieux

Mon métier (et ma nature) m’amènent souvent à essayer de me glisser dans la peau de l’autre. Pas toujours évident. Parfois j’y arrive, parfois je sens que tout m’échappe. Ainsi, hier, lorsque j’ai parcouru ce nouveau blogue. Pas que je ne puisse comprendre l’acte d’allaiter; j’ai adoré. Pas que je ne puisse m’imaginer la danse de deux corps, le tango, je suis pratiquante. Pas que je ne puisse concevoir toutes sortes de sexualités, ça change du missionnaire. Mais allaiter son conjoint?

Pour être franche, je les trouve très « gutsy » ce couple de trentenaires de s’ouvrir ainsi à l’univers et de se permettre ce « trip » absolument totally tabou. Et ils remettent ça 20 minutes huit fois par jour. On appelle ça le nursing. Hier, j’ai écrit à mon fiancé qu’à sa retraite, il pourrait ajouter au curling, au jogging, au racing et au gardening, le… nursing! Je l’imagine dans son petit party d’adieu au bureau, expliquer ça à une supérieure vaguement ennuyée qui s’étouffe sur sa trempette de brocoli et son verre de vin cheap.

J’ai parcouru avec grand intérêt ce blogue, « Allaitersonconjoint », bien écrit par ailleurs et limpide dans son propos, fascinée par la permissivité, la grande intimité qui transpire de ces confessions à quatre mains, la liberté d’esprit, le rappel des « boires » sur les téléphones intelligents, la vie rythmée par ce rapprochement à la fois animal et fort étrange lorsque le bébé ne s’est pas fait la barbe depuis deux jours.

Je connais bien quelques couples qui ont joué à la tétée lorsque madame allaitait, mais en faire un véritable hobby? Non, un mode de vie? C’est une première pour moi. Et pour l’allaitement en public, je les préviens tout de suite, la partie est loin d’être gagnée.  « Oui, mais monsieur l’agent, c’est du nursing! C’est l’heure de ma tétée! »

Oh, je sais, ces personnes se feront juger un maximum, les psys de pacotilles les renverront lire Freud ou Dolto (pire, Corneau!) mais moi, je salue la grande liberté anonyme que nous offre la blogosphère. Et je suis certaine, que dans le secret des alcôves, ils en inspireront d’autres. Ne serait-ce que pour « essayer » et se donner la permission de retrouver le sein maternel. C’est le phénomène du « pourquoi pas nous? ».

En attendant, c’est bio, full écolo, ça ne fait de mal à personne et pendant ce temps là, madame sait où est monsieur. Il boit son lait comme ça lui plaît.

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