Hier soir, j’ai croisé mes collègues Sylvain Cormier et Marie-Christine Blais à l’entrée du spectacle en hommage à Gainsbourg, 20 ans après son décès, aux Francofolies de Montréal.
Je chante du Gainsbourg depuis que j’ai l’âge de feindre l’orgasme et j’ai découvert « Je t’aime moi non plus » à la même époque que le mot orgasme.
Quant à ce spectacle, j’étais plutôt gagnée d’avance et j’ai oscillé entre le rire franc d’incrédulité (Arielle Dombasle qui fait une folle d’elle sur une Harley en chantant devinez quoi!). Les « pisseuses », comme disait Cheeeeerge, ont maladroitement livré la marchandise et même si je me suis divertie, même émue (les deux slameuses), on voyait bien que tout ça était un peu bâclé. Bof, les Francos, pour moi, ce sont de jolies expériences, parfois concluantes, parfois non.
Mais il faut lire Sylvain ce matin, qui a le courage de mettre ses culottes même s’il connaît le metteur en scène, Pierre Lapointe, dont je ne suis pas une fan, il y a loin de la coupe aux lèvres. Alors là, ça, c’est du bon Cormier, écrit à chaud, en plus. Et avec tout le poids de l’expérience et du recul historique. Parti à l’entracte tant que vous voudrez, il faut tout de même aller pondre son papier pour le lendemain. Et il n’a pas aimé, soit. Moi, quand je n’aime pas un spectacle, je peux mordre. J’ai déjà hurlé en sortant du 4 sous… Une chance que je n’avais pas de texte à écrire.
Pour un point de vue tout autre, celui de Marie-Christine Blais… Je suis plutôt d’accord avec elle, je ne vais pas bouder mon plaisir. L’émotion était souvent au rendez-vous et je me suis amusée, au premier et au deuxième degré. Le spectacle était loin d’être parfait, mais c’est peut-être cette absence de perfection qui séduisait. Eh oui, Cheeeeeerge aurait adoré! ET comme l’a souligné Dombasle qui l’a connu en fin de carrière, il y avait deux Serge: Gainsbar et Gainsbourg.