Deux fois, j’ai visionné « l’entrevue » de DSK avec Claire Chazal hier soir. Je me disais que j’avais mal entendu. Mais non, on avait bien affaire à une entrevue chorégraphiée dans ses moindres détails. DSK est peut-être un bon menteur, bon amant (permettez-moi d’en douter), mais il est piètre comédien.
« Nous y reviendrons peut-être plus tard« , a-t-il dit à l’intervieweuse (et amie de la famille) lorsqu’il a été question des intérêts financiers qui auraient motivés la plaignante.
Comment savait-il qu’ils y reviendraient plus tard? DSK menait le jeu, l’entrevue, nous a récité son petit boniment par coeur dès le début, nous la jouait « héros sur le retour », la bite repentie et l’ego en charpie.
Mais je m’intéresse aussi depuis longtemps à la synergologie, cet art de lire dans notre langage corporel inconscient, de dire par les gestes, les microdémangeaisons par exemple, ce que nous taisons. Je laisse un spécialiste décoder DSK. Je n’ai pas cru à cette performance en atmosphère contrôlée. Lui non plus, semble-t-il. Une autre analyse intéressante du jeu ici.
Ce matin, pas grand monde dans la presse française n’a gobé le numéro. Et c’est fort heureux. Il y a des limites à faire passer les victimes pour les fautives. La mère de Tristane Banon a parlé d’exercice de dramaturgie. Comme elle est passée à la casserole elle aussi, je me dis qu’elle en connaît un tout petit peu plus que nous sur le bonhomme.
Il paraît qu’on ne connaît quelqu’un que lorsqu’on fait l’amour avec ou qu’on le regarde mourir. À mes yeux, DSK est un homme mort.