Lorsque je suis entrée dans le sauna du Y, elle était déjà là. Une employée mexicaine durant son « heure de lunch ». Toute habillée avec les bas aux pieds. Allongée sur le banc de bois, elle dormait. Même pas en sueur, elle dormait. Je le voyais à sa respiration et l’inclinaison de sa nuque, abandonnée. Elle avait endormi le mal du pays comme ces immigrants qui fréquentent la forêt tropicale du Biodôme pour humer la moiteur de l’air et tromper l’hiver québécois.
Quand on ne peut retourner chez les siens, quand le thermomètre flirte encore sous zéro la nuit, quand on cherche un hamac et qu’on ne trouve qu’un banc, reste le sauna-sage, petit endroit pour échapper au monde, pour suer comme un porc, attraper la fièvre et s’en trouver mieux.
Oui, il y a des maladies qui font du bien.