Générale

Good doc-Bad doc

Y’a le bon docteur, qui vous écoute, tend l’oreille et essaie d’entendre ce que vous ne dites pas. Il explore avec vous et il vous explique le reste.

Et y’a le mauvais qui passe le plus de clients possibles en une heure. Ce matin, j’avais un spécimen du genre au bout du fil. Cassante, froide, expéditive et… efficace. Je l’ai déjà observée travailler dans son petit tailleur très Chanel et ses souliers très Outremont dans une clinique pédiatrique. Pas le genre à s’agenouiller avec les enfants, mettons. Sa secrétaire prétend qu’elle est TOUJOURS à l’heure. M’en direz tant. Je crois que, finalement, je préfère attendre un peu. Des fois qu’on ne serait pas tous coulés dans le même moule.

Certains médecins ne peuvent pas s’empêcher de se livrer à un jeu de pouvoir, c’est d’ailleurs ce qui les rend si détestables. Vous lirez Martin Winckler (alias docteur Marc Zaffran) à ce sujet. Il questionne la notion d’éthique sur son blogue, cette semaine, et se demande si patients et médecins son égaux. Et dans son dernier livre, Le choeur des femmes (il a aussi écrit La maladie de Sachs), il dénonce cette médecine de vedettes et de demi-dieux.

N’empêche. Le dernier spécialiste que j’ai visité au début de l’été, j’ai failli tourner les talons après trois questions. Il me prenait de haut, de très haut même. « C’est pas une tendinite, c’est une tendinose! » Même ma régulière (ma généraliste) n’avait jamais entendu parler de la nuance, c’est dire!

J’ai désamorcé cette rencontre désagréable (le ton, les soupirs, l’impression qu’un très grand professeur se penche sur ma copie barbouillée) par l’humour et en mentionnant au passage que mon père avait été médecin. J’avais pas le choix papa, excuse-moi de te faire travailler encore!

Finalement, j’ai fait rire le docteur spécialiste des causes perdues (alleluïa, Allah est grand, je ne boirai pas de tout le Ramadan, poil aux dents) et il ne me lâchait plus, me posant mille questions sur mon boulot et Le Devoir auquel ses parents sont abonnés. En le quittant, j’ai balancé en souriant « Au plaisir de ne jamais vous revoir, docteur« . Pour une fois, j’étais sérieuse.

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