Générale

Je hais les écrivains

Très étonnée de recevoir autant de courrier suite à mon article sur la poésie, vendredi dernier. Je pensais que tout le monde et son chien n’en avait que pour la santé, les frasques de Mario ou leurs REER agonisants, pour finalement me rendre compte que les âmes ont soif. Malgré des tirages confidentiels, les livres de poésie ont leurs adeptes.

(Note au lecteur qui se plaignait qu’il devrait exister une loi contre mes textes. Il en existe une cher monsieur. Elle s’appelle « la loi du moindre effort« . Vous évitez de vous rendre jusqu’à la dernière page du journal le vendredi et voilà, vous êtes exaucé! C’est gratuit, ne me remerciez pas. Les chroniqueurs -nous sommes quelques-uns à le constater- sont toujours étonnés de voir des fidèles revenir les visiter pour mieux les haïr. C’est étonnant ce besoin de se faire souffrir; comme si la vie était trop bonne pour certaines personnes et qu’elles devaient provoquer des stress exogènes pour se sentir vivants. Comprenne qui pourra. Enfin, je vous comprends un peu, moi aussi, les jours où je me sens le besoin de déverser mes surplus de SPM sur quelqu’un, j’ai mes têtes de Turc mais je ne leur demande pas d’être en possession d’un passeport canadien.)

En attendant le livre « Je hais les chroniqueurs« , je suis tombée aujourd’hui sur le livre « Je hais les écrivains » (éditions du Rocher). Et sur un paquet de citations irritées sur les poètes. En voici quelques-unes:

« Pourquoi est-ce que je n’aime pas la Poésie pure? Oui, pourquoi? Mais pour la simple et même raison qui fait que je déteste le sucre à l’état pur! À quoi nous sert le sucre? Mais à sucrer notre café, et l’on ne saurait vraiment le manger à pleines cuillerées comme une quelconque semoule… Ce qui lasse dans la Poésie pure, c’est l’excès de poésie, oui, la pléthore de paroles poétiques, de métaphores, de sublimation- bref, l’excès de condensation-, qui épurent ces textes de tout élément antipoétique et dont l’accummulation fait finalement ressembler le poème à un produit chimique. » Witold Gombrowicz

« Un poète, parfois, peut écrire en français » Jule Renard

« On dirait que la douleur donne à certaines âmes une espèce de conscience. C’est comme aux huîtres le citron. » Léon Bloy

« Poète inspiré recherche pistolet en bon état pour pouvoir enfin expirer. » Pierre Dac

« Nous autres poètes, quand nous avons de la peine, au lieu de la chasser, nous lui cherchons un titre. » San Antonio

Et cette dernière qui n’est pas dans le livre, de mon candidat indépendant préféré:

 » Ce n’est pas ce qu’on fait sortir de soi dans la poésie des autres qui est important, mais le fait d’avoir enfin une oreille pour l’entendre. » Victor-Lévy Beaulieu, L’Héritage

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