Générale

La sanguinaire

Je désherbais la plate-bande à l’ombre et en arrachant une plante que je ne connaissais pas et qui semblait « déplacée » (si tant est que ce soit elle qui l’est et pas moi), je tire sur une racine étrange à la couleur rouge. Je gratte un peu et m’aperçois que la racine « suinte » un liquide rouge. Comme je recevais la visite d’une sorcière quelques heures plus tard, je l’ai mise de côté.

– Mais c’est de la sanguinaire!, s’exclame la blonde sorcière.

Aussi rare que le ginseng (oui, oui, ça pousse chez nous) qui est encore plus rare et menacé que l’ail des bois.

– Et ça fait quoi la sanguinaire?, que je demande.

On l’emploie pour guérir les verrues et les autochtones se peinturluraient le visage avec. Une teinture naturelle, si l’on veut. Aussi utilisée pour les bronchites, l’asthme, les maux de gorge et la coqueluche.

Mais j’ai aussi trouvé ceci dans mes recherches:

« L’utilisation la plus connue était faite par les célibataires de la tribu de Ponca en Caroline du Nord, qui l’employait comme charme d’amour. L’homme appliquait le jus rouge sur ses paumes et puis serrait la main à la femme qu’il voulait épouser. Ce rituel était répété cinq ou six jours suivants ou jusqu’à ce que l’objet de son affection ait reçu le message. »

En attendant, j’en applique soir et matin sur la verrue plantaire de mon B qui me trouve bien drôle avec mes racines pleines de terre qui servent de médicament.

Et si un jour je me réincarne, ce sera en sanguinaire. Pour rapprocher les amoureux et guérir les verrues. Voilà un destin sanglant qui me convient parfaitement.

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