Cette nuit, j’ai lu l’entrevue que ma boss a faite avec Denys Arcand dans la dernière livraison de Châtelaine. J’attendais d’avoir vu le film pour la lire. Je n’ai pas été déçue. Ni par le film, ni par les propos d’Arcand. On ne va pas lui reprocher d’enfoncer le clou. Bien sûr, il y a une grande part de caricature dans son film mais grosso dans le modo, c’est assez juste. Ça dérape ferme, cette société.
Il me semble qu’il n’a pas été beaucoup question des comédiennes et qu’elles sont un peu reléguées aux oubliettes du château. J’en parlais justement avec mon amie Mimi (la mère de Marc Labrèche) et nous trouvions toutes deux que Sylvie Léonard ou Macha Grenon étaient excellentes dans leurs rôles respectifs. Ce qui me frappe, moi, c’est le fantasme féminin rêvé par Jean-Marc (Marc Labrèche); la femme accueillante et compréhensive, maternante et sexuellement offerte, détendue et belle comme dans un magazine. Ce qui me frappe, c’est combien nous sommes loin de ce fantasme, nous, les femmes de carrière qui n’avons que le temps de décongeler une lasagne pour le souper tout en nous garrochant à nos cours de yoga pour relaxer.
Et dans les jeux de rôle tout à fait passéistes mais bien populaires (z’irez voir le nombre de boutiques médiévales dans les centres commerciaux de banlieue), Macha Grenon, qui joue la belle courtisane pour laquelle on se battra au galop, en équilibre sur un cheval, à coup d’épées, est absolument superbe. Cette vision romantique servie par Arcand, il ne l’invente pas, elle existe. Le retour du trip médiéval nous rappelle aussi que nous précipitons tout, du speed dating aux rencontres internet/intimes vites faites, et qu’en bout de ligne une part de romantisme profondément humaine, rattachée à des valeurs aussi désuètes que la loyauté, le courage et la persévérance, ont encore une petite place de choix dans le coeur des hommes. Il y a aura toujours une princesse qui attend un preux chevalier pour la servir, la sauver et la défendre au coeur de nos relations. Même dans nos contes de fées modernes aux fins foireuses.
