Générale

L’élégance du hérisson

Ce fut d’abord un roman, une révélation, celle de Muriel Barbery. Une écriture si élégante que j’avais l’impression de prendre des kilos en dégustant ses mots. Et maintenant, c’est le film, Le Hérisson, joué magistralement par le duo Balasko et Togo Igawa.

Hier soir, j’ai retrouvé avec bonheur cette concierge curieuse et hors-norme, une « valeur aberrante » comme le dit mon fiancé à mon sujet, une excentrique à sa façon. Balasko nous amène là où il le faut, dans l’âme de cette femme qui a abdiqué. Sa féminité, son apparence, à quoi bon? Elle ne se regarde plus dans le miroir depuis longtemps, se mire dans les yeux de son chat et croque du chocolat pour colmater le spleen.

Défiant les règles bien établies des classes sociales, son nouveau locataire japonais, raffiné et millionnaire, deviendra un ami à la vie, à la mort. Comme disait l’Abbé Pierre « L’amitié, c’est ce qui vient au coeur quand on fait ensemble des choses belles et difficiles. »  Le plus difficile dans cette amitié, ce sera d’accepter qu’elle puisse exister. Et de belle façon.

Habituellement, lorsqu’on a beaucoup aimé un roman, le film nous déçoit. Pas ici. Pas pour moi, du moins. Le regard lucide et acide d’une petite fille de onze ans qui veut se suicider le jour de son 12e anniversaire et passe ses commentaires tout du long, ajoute beaucoup.

Et rien que pour voir le regard de Balasko se découvrant dans la glace après une coupe de cheveux, ça vaut le détour. Y’a des moments comme ça, où vous comprenez qu’un grand acteur, c’est une grande actrice.

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