Générale

Les vieux

Chaque fois que la peine se fait un peu lourde, je me tourne vers mes vieux. Chaque fois que le désarroi m’enveloppe, tisse sa toile cafardeuse autour de moi, je vais vers eux pour un peu de réconfort, de sagesse, pour entendre « ça passera » dans leur voix tranquille. Les vieux me ramènent toujours au rapport au temps. Ils en ont peu qui reste, et pourtant, on dirait qu’ils ont toute la vie devant eux.

Bien sûr, j’ai appelé le père Lacroix. Il n’est jamais surpris par la mort. La constate comme un fait, voilà tout.

« Les morts nous unissent bien plus que les vivants. Ils sont plus objectifs! », m’a-t-il dit avec son humour habituel après m’avoir écoutée sur les rites funéraires (tout fout le camp), le manque de décorum, la perte des codes sociaux et du sens.

Je lui ai répété: « Mais qu’est-ce qu’on va faire lorsque vous n’y serez plus? ». Il a ri, un peu gêné. J’en pleure déjà.

Je suis allée écouter cette chanson de Brel (écrite en 1963) qui me touche tant, qui parle des vieux, de ses parents qui sont morts presqu’en même temps. Accordez-vous quatre minutes pour entendre chaque mot, chaque silence.

Voilà: Les vieux ne parlent plus ou alors seulement parfois du bout des yeux.

ps: la suite d’Hortense ici… ou « Mourir al dente ».

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