Générale

Mars et Vénus (et la lune avec)

Hier soir, j’ai bravé la Sibérie pour aller rejoindre un parkosexuel (un gars qui sait parker en gars) qui se défend bien d’être un zérosexuel. Il m’avait invitée à aller voir la conférence théâtrale « Les hommes viennent de Mars, les femmes de Vénus » jouée par Pierre Gendron et inspirée du célèbre ouvrage de John Gray.

Contre toutes attentes, j’ai souri, révisé mes notions de base et me suis bien marrée avec mon parkosexuel. J’ai beaucoup apprécié les réactions de la salle, également. Ça en disait long sur les ti-couples présents qui constituaient 90% de l’assistance. Vous avez jusqu’à dimanche pour y aller et ce one-man show sera repris en mars et avril. Le producteur m’a dit qu’il s’en allait aussi à Québec bientôt et que le spectacle marchait très fort en France.

Anyway, ça fait toujours du bien de se faire rappeler que nous sommes dif-fé-rents et que c’est pas mal, c’est juste maudit. Et t’as beau essayer avec une nouvelle marque, c’est toujours après deux ou trois ans que les morceaux se mettent à péter; il n’y a aucune garantie prolongée, contrairement au frigo que je viens d’acheter.

Parlant frigo, j’ai assisté à un accouchement bien particulier hier. Deux mâles alpha qui tentent de faire passer un frigo de 30 pouces par une porte large de 26 pouces. Vénus en est encore médusée…

Avant même d’avoir vu la pièce « Mars et Vénus », j’ai appliqué les conseils de Gray: j’ai envoyé du poisson aux dauphins (il faut les récompenser), j’ai flatté la bête dans le sens du poil, je me suis extasiée sur ses biceps et son ingéniosité. Pâmée j’étais. Pour vrai, sinon c’est de la basse flatterie. Mais même la basse flatterie, si je me fie à la conférence d’hier, Fernand est content.

J’apprécie le mâle alpha pour ce qu’il a à donner. Et quand un des deux livreurs m’a balancé: « Ça, votre mari peut le faire« , j’ai répondu candidement: « J’ai pas de mari… et je me suis luxé l’épaule… » Pas de trouble ma tite madame, on va tout vous arranger ça. Ils étaient « l’homme » de la situation, de vrais pompiers. J’aime les pompiers. J’en ai vu un danser le jive au Match des Étoiles, cette semaine. J’étais en feu.

J’aime le feu. Non, j’aime le feu dans le mâle alpha, parce qu’il entreprend, parce qu’il n’est pas sous zéro, justement, parce que malgré le doute qui l’habite, il passe à l’action pis viens-t’en-bebé. Et cette discussion chez Christiane Charette sur l’attirance millénaire des femmes pour ce prototype masculin (qui vient en plusieurs modèles), m’a laissée dubitative, cette semaine.

Les intellectuelles ont-elles de la difficulté à admettre qu’elles ont aussi un instinct? Quand on sait que les phéromones jouent davantage dans nos décisions que la marque de l’auto du gars, faudrait peut-être rester humble et baisser les bras devant la force de la nature. L’instinct est un GPS qui a ses défauts mais comme le disait la jeune journaliste invitée dans cette discussion, Olivia Lévy: c’est la survie de l’espèce qui en dépend.

Et ma survie, en ce moment, c’est un frigo de 30 pouces qui passe dans une porte de 26.

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