Les livres envahissaient le plancher de mon bureau, des piles, des piles, encore des piles. Il était grand temps que je fasse des boîtes à donner.
Les livres entrent et ressortent de mon lieu de travail, j’en repêche parfois, prise d’un regret.
Hier, j’ai retrouvé « Le Petit Prince » de Saint-Ex, l’ai tout relu en cherchant une phrase. Écrit durant la Deuxième Guerre, le conte poétique est toujours aussi juste à cause de la résonance. Dehors, les déneigeuses, les guerres de pirates qui paralysent la consommation, ici tout n’est que « luxe, calme et volupté », un temps mort dans la tempête.
Si je vous disais que j’adore les tempêtes, surtout les imprévues, parce qu’elles nous forcent à tout remettre, à revoir, à bousculer les plans, à ra-len-tir. Grâce à la tempête, j’ai relu Saint-Ex.
Et puis, ce matin, en rangeant encore des livres, j’ai retiré celui-ci, destiné à un don de bibliothèque: « Les bouteilles » de Sophie Bouchard (un extrait ici).
Je l’entame à peine et je suis conquise. Un gardien de phare se confesse, nous parle du fleuve et de la mer. Juste pour avoir l’impression d’être plus proche du phare de Cap-des-Rosiers (le plus haut phare au Canada) où repose une partie des cendres de mon grand-père, je le lirai au complet. Houellebecq attendra.
Pour les amoureux du livre, un calendrier photo bien spécial sur le blogue d’une bibliothécaire parisienne; nous en sommes au neuvième jour. Et je me délecte.
Victoire Lévy-Beaulieu reniflant Les Bouteilles