Générale

Parlez-nous d’amour

J’ai une affection particulière pour lui. Et même si je ne vois pas tout ce qui se produit (loin s’en faut), j’aime « nous » voir au grand comme au petit écran. La série documentaire sur le cinéma québécois diffusée cet automne à Télé-Québec me fascine pour une foule de raisons. Elle tisse des liens et nous montre l’évolution de notre cinéma, de notre société, fait parler ses créateurs d’hier et d’aujourd’hui, de Jean Beaudin à François Avard.

L’épisode d’hier, sur la télévision et sa relation incestueuse avec les artisans du cinéma, était particulièrement réussi et m’a donné envie de louer le film de Jean-Claude Lord, Parlez-nous d’amour (1976), dans lequel Jacques Boulanger incarne avec brio son propre rôle d’animateur télé. Paraît que les « madames » ne lui ont jamais trop pardonné, d’ailleurs… Lord prétend qu’à l’heure du pc (pas le parti Conservateur, le politically correct, ce qui est sans doute la même chose), il ne pourrait jamais refaire ce film, jugé trop osé et dans lequel il dénonçait toute l’industrie de la télé et ses abus. Comme quoi, plus on avance et plus on recule.

Dans l’épisode d’hier, j’ai également retrouvé avec joie Robert Morin, le réalisateur à la fois marginal et audacieux (Requiem pour un beau sans coeur, Le ‘Neg) que je ne comprends pas toujours mais que j’aime beaucoup pour avoir travaillé avec lui à titre de « comédienne » dans un truc alimentaire, jadis et naguère. Un être à part, torturé, sensible et lucide. Morin prétend lui aussi que le film de Jean-Claude Lord est un grand film québécois que personne n’a vu. La Boîte Noire va être en rupture de stock dans la section « films québécois poussiéreux » cette fin de semaine.

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