Générale

Poésie carnivore

Loui Mauffette m’a appelée cette semaine, le lendemain de sa première, Dans les charbons.

« Ouf, l’accouchement a eu lieu. Le bébé n’est pas parfait, y’a des cicatrices mais ça va aller« , m’a-t-il dit en s’excusant de n’avoir pu mettre un de mes poètes préféré au programme (Fernand Durepos), car il a dû tronquer une heure et demi de son show.

Il en reste deux, sans entracte. Il reste une magnifique envolée vers les cimes de la poésie, la vraie, celle qui vous décape, celle qui agonise et crache ses humeurs charognes, celle qui pue les tripes, le bitume d’été, le sexe moite, la mort ignorée.

Dominic Champagne a prêté main forte à la mise en scène et ça se sent. La musique de Clara Furey et Michel Smith soutient les textes de Marie Uguay, Miron, Poulin, Ferré, Jean-Paul Daoust, Pierre Peuchmaurd, Desbien, Garneau, pour ne nommer que ceux-là.

Si j’ai été dérangée par l’exiguïté du nouveau Théâtre de Quat’Sous pour ce spectacle presque trop éclaté pour lui, si la danse (superbe Clara Furey, une présence étonnante) y perd de son élan, j’ai été séduite par ces prestidigitateurs des mots qui nous baladent d’un univers à un autre sans jamais perdre le contact avec le public, sans jamais trahir l’intensité qui les habite. À ne manquer sous aucun prétexte…

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