Ce matin, c’est l’authentique et véritable rentrée. Chez les anglophones, les écoles ouvrent leurs portes, à la radio on s’extasie, à la télé pareil.
Mon B est entré à la grande école jeudi dernier, non sans que je verse une larme ou deux et que je constate à quel point mon rapport à l’école est très chargé. De bons et mauvais souvenirs. De bons profs et de mauvais souvenirs, devrais-je dire. Et mes souvenirs ne sont pas réformés, peut-être légèrement déformés.
Le sentier qu’emprunte mon fils aujourd’hui me ramène si loin derrière que j’ai l’impression de sortir d’un système d’éducation moyen-âgeux.
5 ans, j’étais à l’école Pasteur en première année à Montréal, mais chez les Français. Tout ce dont je me souviens c’est qu’on n’y avait pas droit à l’erreur. Sous les additions, on tirait un trait bleu dans nos cahiers quadrillés. Sous les soutractions, on tirait un trait rouge. J’ai fait la bêtise d’inverser les couleurs une fois. Je ne l’ai jamais refaite.
Pour une erreur de cette importance, on vous envoyait dans le corridor, à genoux, les mains sur la tête. En rang d’oignons, le nez au mur, nous étions plusieurs à attendre. Et l’attente était bien la pire des punitions. Puis nous entendions ses pas résonner dans le corridor. Une fois l’heure, la directrice (française) passait distribuer les punitions, toujours la même. Elle nous attrapait par le bras, les cheveux, peu importe, nous amenait devant la classe, baissait notre froc et vlan sur les fesses nues, une bonne fessée.
Le spectacle n’était pas triste pour l’assistance et bien humiliant pour celui ou celle qui le subissait. Sans compter les maux de genoux qui demeuraient rougis une bonne partie de la journée. C’est le seul et unique souvenir que j’ai conservé de ce triste établissement. Et c’est aussi le seul souvenir que je pouvais partager avec mon fils sur mes premières expériences scolaires…
Aujourd’hui, lorsque je m’attarde au « Code de vie » de l’école de mon B, lorsque je prends connaissance des réprimandes auxquelles il aura à faire face, je me dis qu’heureusement, les temps ont changé même si on doit toujours rentrer dans le rang docilement.
ps: ceci n’est pas une pub pour les sacs Louis Garneau…