« Tu me diras quand ce sera Georges Saint-Pierre! » m’a crié mon mari tout neuf, taekwondiste à ses heures et rarement intéressé par TLMP.
Je connaissais vaguement le nom du champion de UFC (toutes les fautes de ce sport ici), mêlant les arts martiaux au combat et à la boxe. Nos gladiateurs modernes.
« Tu pourrais te battre contre lui? », ai-je demandé à mon samouraï de tous les jours qui a déjà mis quatre Chinois sur le tapis dans son examen de ceinture noire. « Es-tu folle? Je tofferais pas deux minutes. » En voilà un qui est réaliste quant à ses capacités musculaires combinées à son poids/âge/système réflexe/rage de vaincre/testostérone résiduelle/peur de crever de honte ou pour vrai. Ton esprit a beau dominer ton corps, vient un moment où ta sagesse prend le dessus sur l’esprit.
N’empêche que lorsque je croise des voyous en sa compagnie, je n’ai jamais peur qu’on me vole ma sacoche.
Quant à Georges Saint-Pierre, j’ai été très impressionnée par ce samouraï qui s’intéresse à la philosophie pour relever la tête après une défaite. Il a lu L’art de la guerre et Nietzsche. Ce gars-là a probablement fait davantage pour le raccrochage scolaire hier soir que les propos de notre premier ministre Jean Charest la semaine dernière au sujet des parents qui devraient s’impliquer davantage (il n’a pas tort non plus, c’est bien le drame).
Les jeunes hommes ont besoin de modèles. Et si la lutte, la boxe, la bataille, le besoin de se mesurer m’échappe complètement, je peux le comprendre et l’apprécier. Y voir une école également. Celle du code d’honneur.
Georges Saint-Pierre
« Aussi longtemps qu’il est compris et accepté que les guerriers doivent faire la part du vrai et du faux, et qu’ils s’efforcent de faire le vrai et d’éviter le faux, la voie des guerriers est vivante. » Code d’honneur du samouraï, Thomas Cleary