Je ne comprends rien à la voile; j'ai le mal de mer, l'idée de me mesurer aux vagues me plonge dans des visions de Gravol au gingembre et de biscuits sodas détrempés. Mais j'aime les marins, leur solitude probablement, leur apprivoisement des éléments, leur cool légendaire, cette passion qui les propulse vers l'inconnu, le grand Bleu.
Elle vient tout juste de franchir le mythique Cap Horn. Sam a 34 ans, célibataire, avec l'accent de Jane Birkin; elle est tout simplement craquante. On voudrait tous être son amie. Alors que les autres skippers du Vendée Globe nous la jouent vachement sérieux, elle rigole, seule sur son voilier Roxy, livrée aux quatre vents. Elle a choisi cette course parce que c'est la course la plus longue qu'elle a trouvée pour être seule en mer. Ça vaut la peine d'aller écouter ses vidéos sur le site, elle a en plusieurs. Dans le dernier, elle rigole devant le Cap Horn: "Je suis scotchée, j'ai rêvé de voir ça depuis onze ans!" Et elle n'a pas vu la terre ferme depuis deux mois.
Cette fille-là parle aux albatros, danse sur le pont de son bateau, offre des bulles à Neptune après avoir franchi le Cap Horn. Elle a un charisme à faire fondre les icebergs. Comme dit mon copain Jacques: elle nous plonge au coeur de son plaisir au lieu du drame. C'est la fluidité face à l'adversité qui sidère dans toute l'aventure Roxy. Elle nous donne l'impression que rien n'est impossible. Je lui prédis une grande carrière de motivatrice.
ps: Mon copain Ricky, skipper de Bleu (dont je suis la marraine) suit Sam depuis ses débuts et dit qu'il n'a jamais vu une attitude comme la sienne dans une course au large...
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