Heureusement que les Népalais sont là pour nous porter, avec leur fébrilité et leurs sourires. Nos sherpas, particulièrement, qui s’occupent de nous comme de bébés qui apprennent à marcher. Nos premiers pas en montagne s’accompagnent de festivités à l’arrivée et au départ. Les habitants marchent deux heures pour venir nous accueillir et portent nos sacs à la sortie du village.
Enfin… pas tout le monde. La pause cigarette, big time!
Lui aussi il fume mais il souffle la fumée dans l’instrument à vent. Orchestre ambulant qui annonce l’arrivée du marié venu chercher sa future épouse par devers les montagnes.
Chaque arrivée et chaque départ nous met le rouge au front. Tika par ci, tika par là. On distribue de l’amour: token of love! Rosée, notre recrue de Chicoutimi à qui j’ai décerné le prix de meilleure réincarnation népalaise, n’en rate pas une. Et c’est à se demander si ce n’est pas elle qui les enguirlande.
De village en village, des nuées d’enfants se précipitent dès que je sors mes collants en forme de coccinelles ou de papillons. Aux mamans, je colle des coeurs dans le front. Ce sont mes tikas, à moi!
Deborah, la camerawoman du groupe, montre aux enfants les images qu’elle vient de tourner. Ce sera un des plaisirs du trek, de tendre un miroir aux Népalais chaque fois que nous les photographions. La plupart n’ont jamais regardé un miroir.
Et quel miroir pourrait rendre ça?
Lynne, notre Acadienne, troque le sac à dos pour le panier. « Y’a quoi là-dedans? Des roches? »
On reprend la route. Elle sera longue.