Générale

Tous les Greenpeace de ce monde

Les gaz de schiste, vous suivez ça un peu?

J’ai sursauté en lisant hier soir une entrevue avec la ministre Normandeau dans la dernière édition du magazine L’actualité (en kiosque depuis le 10 septembre, Ces gaz qui nous divisent), qui dit « je ne perdrai pas mon temps avec tous les Greenpeace de ce monde« .

Je me suis demandé qui sont les « Greenpeace de ce monde ». Steven Guilbeault? David Suzuki? Jacques Languirand?

Autre sujet, bien secondaire, j’en conviens, puisque l’essentiel est invisible pour les yeux: les produits toxiques utilisés pour fracturer le roc.

Cet article de mon collègue Louis-Gilles Francoeur mentionnait à la toute fin quelles sont les incidences sur la santé. Il y a de quoi faire des boutons. Et des cancers. Mais ne nous inquiétons pas et surtout, ne perdons pas notre temps avec tous les Greenpeace de ce monde.

De toute façon, (presque tous) les médicaments contre le cancer sont remboursés, les soins de santé (quand on y a accès) gratuits. On vous souhaite d’avoir une bonne assurance-salaire.

(Le Devoir, 16 septembre 2010)

Des produits toxiques

Michael Binnion, le p.-d.g. de Questerre reconnaît que son entreprise utilise des produits toxiques pour fracturer le roc souterrain. Mais, dit-il, les produits utilisés sont présents dans la vie de tout le monde, tous les jours et souvent à des concentrations plus grandes. Et l’industrie les stocke pour les recycler dans d’autres forages.

Questerre a rendu publique hier la liste des produits chimiques utilisés pour fracturer les shales gazéifères dans ses projets québécois, une exigence récente imposée à toute l’industrie aux États-Unis.

On retrouve 7 des 13 produits de Questerre dans la liste des produits toxiques que viennent de publier quatre chercheurs étasuniens dans l’International Journal of Human and Ecological Risk Assessment, le 4 septembre dernier, sur les pratiques de l’industrie des gaz de schiste.

L’étude des chercheurs Colborn, Kwiatkowski, Schultz et Bachran a identifié 944 produits utilisés par l’industrie du gaz aux États-Unis. Mais les ingrédients chimiques de ces produits ne sont connus que pour 131 d’entre eux (14 %) à plus de 95 %. Pour 407 de ces produits, on ne connaît que 1 % de la composition. Seulement 353 ont un code officiel du Chemical Abstract Service, une initiative de la Société américaine de chimie.

De ces 353 molécules connues, 52 % affectent le système nerveux, 40 %, le système immunitaire, 40 %, le système rénal, et 46 %, le système cardiovasculaire. Le quart sont cancérigènes et mutagènes; 37 % peuvent affecter le système endocrinien qui régularise la chimie corporelle; et 40 % ont des impacts reconnus sur l’environnement. Plus du tiers, soit 37 %, sont volatiles et la plupart peuvent évidemment contaminer les eaux.

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