Depuis aujourd’hui, l’ONF a mis en ligne « Lettre à Vincent » d’Éric Godin et Zilon.
J’ai lu cette lettre il y a une dizaine de jours et j’ai pleuré comme une Madeleine. Un père qui écrit à son fils de seize ans, lequel vient de choisir l’éternité plutôt que l’avenir devant lui, c’est carrément déchirant.
En cette 21e semaine de prévention du suicide, la lettre a été reprise en format interactif mais est également disponible ici, gratuitement, pour lecture en silence.
Et l’entrevue de ma collègue Louise-Maude avec Éric Godin vous aidera peut-être à comprendre la démarche de l’auteur. Si elle ne réanime pas les morts, elle a le mérite de secouer les vivants.
Personne n’est coupable mais, au fond, je me dis que nous sommes tous responsables.
Photo: Zilon
« Il y a toutes sortes de poissons: ceux du type grégaire qui s’assemblent, comme les poissons volants; les combattants, aussi féroces que des tigres et aussi stupides; et puis quelques-uns pareils à ceux-ci, rares et magnifiques, avec d’énormes yeux en chrysanthèmes et une queue semblable à un nouveau manteau de brume. Certaines personnes ressemblent à ces poissons rouges. Elles s’isolent et, graduellement, deviennent inaccessibles aux légions des médiocres, aux hordes des imbéciles. À l’abri des encoches de la curiosité et des assauts de la malveillance, elles développent au coeur de leur solitude leurs bourgeons jaillissants, font éclore d’étranges fleurs mentales, et peu à peu deviennent inaptes à demeurer parmi leurs frères plus réalistes. »
Han Suyin, Multiple splendeur (citée par Hélène Monette dans « Thérèse pour joie et orchestre »)
ps: j’en parle avec Christiane Charette ici.