J’aime tout ce qui touche de près ou de loin au patrimonial. C’est ce qui me branche sur la culture d’un peuple, ce qu’il transmet via ses lieux d’habitation, ses objets, ses goûts, l’ambiance. Tout ça, parle fort. J’ai été élevée par deux tripeux d’antiquités, j’ai appris à jouer du piano sur un harmonium (cardio fourni), j’ai écouté mon grand-père me raconter Les Filles de Caleb avant que la série ne soit écrite. J’ai conservé le banc de quêteux de mon arrière-grand-mère, son manteau de swakara et des centaines d’autres artefacts du Québec d’autrefois. J’ai toujours eu un faible pour mes racines. Mais ça m’a pris deux Français pour retomber en amour.
Lorsque je me suis éprise d’un bungalow des années 60 à la campagne, ça n’a pas été différent; sauf qu’il y a moins de gens pour vibrer sur ce patrimonial-là. Trop proche, trop orange, trop kitsch. Pas grave. Je me cherche des co-locs qui pourront apprécier ce retour dans le temps et m’aider à conserver une partie du « nous » collectif. C’est peut-être ce qui nous menace le plus dans la culture des autres: ne pas être capables de reconnaître la nôtre…
Photos et photo-montage: Diane Jacquet