Générale

Vive la différence

Je n’avais pas vu l’entrevue qu’a donnée Chantal Jolis à TLMP à la fin de l’hiver. J’ai été quitte pour quelques sanglots. Je connais Chantal depuis longtemps. La dernière fois que je l’ai croisée, c’était dans le corridor de Radio-Canada, on avait parlé amour, mecs et retour d’âge avec humour. Elle ne trouvait pas ça facile de se retrouver sur le « marché » dans la cinquantaine.

Et puis, le Parkinson qui lui tombe dessus. Et tout ce qu’elle y a perdu en une année, en plus de sa santé: son job, son chum, sa maison. Elle n’a pas perdu la tête, toujours ça de pris.

J’ai beaucoup aimé l’entrevue qu’a menée Guy A. de main de maître, avec respect, en la taquinant, en manifestant beaucoup de tendresse. Un hommage, quoi!

J’ai souvenir d’une Chantal qui animait une émission de radio quotidienne en direct des Iles de la Madeleine durant l’été 2002. J’étais passée la voir avec mon Westfalia dans son resto transformé en studio de radio, donnant sur la grève. Elle est la seule animatrice à vie qui ait réussi  à me rendre supportable une émission hors studio. Je déteste ce genre d’émission habituellement antiradiophonique (un médium d’intimité). Avec elle? On aurait pu s’embarquer pour Pétaouchnok et elle aurait pu nous faire avaler de gros poissons. Chantal avait la passion de la communication si contagieuse que c’en était du pur plaisir.

Et les Iles, les Madelinots, avec qui elle était tombée en amour raide, le lui rendaient bien.

Neuf ans plus tard, un cycle, Chantal recevra un hommage de ses amis ce soir, pour lui payer une aide à domicile, la maladie de Parkinson s’étant développée de façon fulgurante. Les billets se sont vendus comme des « ti-punchos ». Tant mieux. Y’a des artistes qui n’oublient pas de payer leur dette. Et Chantal a été bien généreuse envers eux et envers nous, les auditeurs.

« Tu as 63 ans. À quoi ressemble ta vie? », lui a demandé un Guy A. qui ne tournait pas autour du pot. Vous écouterez ce silence qui en dit plus long que tout. Et sa réponse sur l’amitié.

Je penserai à elle aujourd’hui et à son plaidoyer pour célébrer la différence. Et je penserai à cette grande varlopeuse qu’est la vie.

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