Générale

Y, le mode d’emploi

Ce soir, Canal Vie diffusera la première des trois tranches d’un documentaire sur la génération Y. On généralise, là.

J’ai visionné la première partie hier soir avec des sentiments mitigés. Malgré les maladresses (Attribuables à la jeunesse? À une trop grande confiance en soi? Au biais trop yuppie-blanc?), l’exercice nous permet de faire connaissance avec 6 membres de cette cohorte née entre 79 et 95.

Des personnages présentés, seule Jasmine, la mannequin altruiste qui a monté une fondation pour aider les femmes démunies, m’a donné envie de travailler avec elle et de l’épauler.

Mon mari tout neuf (baby-boomer) et moi (génération X) ne travaillerions avec aucun des autres spécimens présentés. Pourquoi? Un mélange d’égocentrisme, de « je-veux-pas-parce-que-c’est-comme-ça-bon! », de manque de vision globale et d’ouverture à ce qu’on peut leur apprendre résume en gros l’effet qu’ils ont produit sur moi.

Quand on les entend dire: « Je peux tout faire aussi bien qu’un baby-boomer. Il ne me manque que l’expérience« , on réalise que l’expérience n’est peut-être, pour eux, qu’un crâne dégarni, un look straigth ou des pattes d’oies. Alors que l’expérience, c’est l’essence même de la vie, sa perspective, sa sagesse, les erreurs qu’on ne recommenceraient pas, la crédibilité, les cicatrices qui restent, le globe terrestre plutôt que le GPS braqué en gros plan sur un tronçon de rue.

Si l’expérience était à vendre, ils iraient l’acheter sur Amazon.ca.

C’est dommage, car je travaille souvent avec des représentants de cette cohorte. Certains sont magnifiques d’intelligence (bien plus que nous à leur âge), ont saisi la « game » (et sont forcément plus cyniques), savent profiter de l’expérience des générations qui les précèdent sans tout balayer de la main.

J’ai conçu mon dernier livre (Je ne suis plus une oie blanche) avec deux représentantes de cette génération (incluant la photographe) et je recommencerais demain matin. Mais je travaille aussi avec des Y qui me donnent parfois l’impression de faire du copier-collé, sans grande originalité, sans l’audace ni la culture pour innover et avec des airs de réinventer le monde qui donne envie d’aller revoir la définition du mot « humilité » (de humus, terre) dans le dictionnaire.

Heureusement, tous les Y ne sont pas de la même eau. Ni comme ceux qu’on nous présente dans cette émission dont les temps forts résident, à mon avis, dans les explications qu’on donne sur cette cohorte choyée et désengagée socialement et/ou politiquement. On ne peut s’empêcher de se demander comment elle s’en sortira quand les temps seront vraiment durs.

Comme nous, j’imagine, ils apprendront à travers les épreuves qu’on a tenté de leur épargner jusqu’à maintenant. Matante généralise, là.

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