Popote et papote

Gérer la rareté

Le caramel, c’est comme le reste, trop c’est comme pas assez.

Mon caramel de Noël à la fleur de sel est prêt, les pots bien alignés sur le comptoir. Le mari et les enfants se pourlèchent les babines. Cela fait des semaines qu’ils en parlent et voilà, c’est l’époque du caramel qui recommence. Chez nous, le caramel n’est pas seulement du caramel, c’est un symbole, un fantasme dégoulinant, une matière précieuse qu’on ne prend pas à la légère.

Je pourrais pourtant faire du caramel toute l’année. C’est simple à préparer, tout le monde aime ça, les ingrédients ne sont pas saisonniers, on les trouve dans toutes les épiceries. Et pourtant, j’attends toujours la mi-décembre pour m’exécuter. Ça dure un mois, j’en fais deux douzaines de pots que j’offre à droite et à gauche. J’en garde pour les bas de Noël, le mari se lève la nuit pour en manger, les enfants ont les mains collantes, des tractations et des contrats se font autour du caramel, j’en cache un pot pour faire mon pudding au pain au caramel, pacanes et whisky. Puis, un jour, durant le mois de janvier, aussi bien se rendre à l’évidence: il n’y a plus de caramel.

Les choses rares sont les meilleures.

En voici une autre, le dernier disque de Sylvie Laliberté. Disponible en de rares endroits. À écouter avec les enfants (ou pas) et beaucoup moins naïf qu’on pourrait le croire.

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