Prochain arrêt je débarque

L’infini et la finitude

Lourde semaine de témoignages dans le cadre de la Semaine de prévention du suicide. La poésie comme arme secrète.

J’ai lu quelques témoignages sur le suicide cette semaine, dans le cadre de la semaine de prévention. Comme celui-ci, écrit par la cinéaste Marquise Lepage, dont la soeur vient de s’enlever la vie.

Cette semaine aussi, il y a eu ce cri poussé par la mère de Manon (formidable Nicole Leblanc) dans la série Apparences. J’ai poussé le même il y a neuf ans. Un éclat de givre devant le regard pour toujours.

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(Photo: Michèle)

Voilà, plus rien à dire, sinon opposer la poésie. Je vous l’offre (à entendre ou à lire) pour guérir les plaies ou semer autre chose, imposer un arrêt surtout.

 L’infini, de Giacomo Leopardi (à la mémoire de Gilles, mon père)

J’ai toujours aimé ce mont solitaire
Et ce buisson qui cache à tout regard l’horizon lointain

Mais quand je m’assieds pour mieux observer
Je me représente au fond de mon cœur l’espace au-delà.

Calme surhumain, très profonde paix
Pour un peu je suis perdu d’épouvante

En entendant geindre entre les feuillages le vent
Je compare à cette voix-là, l’infini silence

Et je me souviens de l’éternité, des mortes saisons,
Et de la présente
Et de la vivante

Et de sa rumeur

Ainsi dans l’immense

Sombre ma pensée

Et dans cette mer
Il m’est doux enfin de faire naufrage

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