Blogue La course et la vie

Un instant, il faut que j’aille courir!

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Un jour, ou un soir (c’est à votre goût, c’est une chronique dont vous êtes le héros), le téléphone sonne et la vie nous garroche une balle qui se dirige à toute vitesse en direction de notre front.

L’attraper au vol ou se tasser pour la laisser filer ?  Telle est la question.

Et il va falloir prendre une décision.

Cette balle se décline sous plusieurs formes; propositions, invitations, sollicitations, contributions.

Poseras-tu ta candidature à notre conseil d’administration ? Puis-je compter sur toi pour m’aider ? Est-ce que le boulot t’intéresse ? Viens tu chez Papa au réveillon ? Veux-tu louer un chalet avec moi ? Me donnerais-tu ton point de vue sur mon projet ?

Parfois, la demande est claire, les enjeux simples, et il est facile d’y répondre par oui, ou par non.

Parfois, la demande est simple, mais les enjeux liés à la réponse sont plus complexes.

Dans tous les cas, il faudra s’engager, donner du temps, du talent, de l’énergie, des conseils ou de l’argent.

Notre éducation (surtout celle des filles) nous pousse trop souvent à une réponse conditionnée par des années de « sois polie, sois jolie, voici ce qu’il est convenable de faire ».

Du coup, la balle se dirige vers notre tête à toute vitesse, et on reste là, figée, paralysée par l’éternel conflit entre la raison et l’instinct.

Trop souvent, le stress provoqué par la vélocité de la balle l’emporte. On cède au chantage émotif, on accepte un boulot dont on n’a pas envie parce que « c’est un bureau prestigieux », on dit oui aux flatteurs vampires alors que la petite voix de notre instinct s’époumone aussi fort qu’Eric Lapointe un soir de gala…

Invariablement, la vie nous fait regretter de ne pas avoir écouté la petite voix, en temps et en énergie perdue.

C’est ici que la course, telle Wonder Woman à la rescousse, fait son entrée fracassante, et nous propose un bel « arrêt sur l’image » si bénéfique à la réflexion. Ô balle, suspens ton vol!

« Donnez-moi une heure, et je vous reviens ».

Il n’y a alors qu’à enfiler les runnings, et à aller « courir » la proposition qu’on vient de recevoir, jusqu’à ce que les kilomètres fassent leur œuvre ; remise de l’ego au placard (c’est peut-être flatteur comme proposition, mais ce n’est pas pour moi), mise en valeur du vrai désir (oui, j’ai envie de partir en vacances avec ces gens-là), décapage des illusions (elle a beau être charmante, tu le sais qu’elle t’appelle juste quand elle a besoin de quelque chose, right ? Right).

Et quelque part en chemin, quand l’effort physique monopolise toute ton énergie, ne laissant aucune place à l’inutile, aux apparences, et au stérile, tu sais.

Sans forcer, sans te torturer, tu as ta réponse.

Oui. Non.

C’est tout simple au fond. Il suffisait d’aller courir…

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