Club de lecture

À l’écoute de soi

Deux livres sur la nutrition et le bien-être.



Fat: pourquoi on grossit
Pour perdre du poids, rien de plus simple?: manger moins et bouger plus. C’est du moins ce qu’on entend depuis des décennies. Holà! écrit l’essayiste Gary Taubes dans Fat – pourquoi on grossit, qui, en 304 pages, décortique les idées fausses qu’entretiennent gouvernements et autorités médicales en la matière. «Il doit bien y avoir une raison pour que des êtres humains ingèrent plus de calories qu’ils n’en dépensent, surtout quand on considère les souffrances à la fois physiques et émotionnelles qui résultent de l’obésité, plaide-t-il. Il doit bien y avoir un problème quelque part.» Un manque de volonté? De la gloutonnerie? Non, tout ne se passe pas entre les deux oreilles, explique l’auteur, mais dans le tissu graisseux lui-même. Certains individus sont régulés pour accumuler la graisse corporelle, d’autres, pour ne pas stocker les calories sous forme de gras. Rassurons-nous, le style de vie et la nutrition peuvent «influer sur cette prédisposition ou la combattre», avance Gary Taubes, qui se base sur des travaux de recherche – dont, souvent, on n’a pas tenu compte – réalisés de 1920 jusqu’à nos jours. Selon lui, sont à proscrire tous les aliments fabriqués à partir de farine raffinée (pain et pâtes), les liquides glucidiques (bière, jus et boissons gazeuses) et les aliments riches en amidon (pomme de terre, riz, maïs). Ils font monter en flèche la glycémie ainsi que l’insuline – c’est ce qui nous fait grossir en dérégulant le métabolisme des graisses. «Moins nous consommons de glucides, plus nous restons minces, renchérit-il. Aucun doute là-dessus.» Un solide plaidoyer sous forme d’enquête.

Fat – pourquoi on grossit, Thierry Souccar Éditions, 39,95?$

 

Notre corps aime la vérité
Il y a des gens qu’on n’oublie pas. David Servan-Schreiber, neuropsychiatre et homme de cœur, est de ceux-là. Il éveillait les consciences en construisant des ponts entre la médecine officielle et les approches complémentaires comme l’acupuncture, la cohérence cardiaque ou la phytothérapie, pour ne nommer que celles-là. Il est parti trop tôt?: à 50 ans, en juillet 2011, emporté par un cancer du cerveau. Heureusement, restent ses livres (Guérir, Anticancer?: prévenir et lutter grâce à nos défenses naturelles et On peut se dire au revoir plusieurs fois) et ses chroniques parues de 1999 à 2011, jusqu’à un mois avant sa mort, dans les pages du magazine français Psychologies. Voilà ces dernières rassemblées dans un recueil empreint de tendresse et de bienveillance. «Au-delà du lien avec nos proches, notre capacité de compassion (compassion, du latin compassio, souffrir avec) est le socle de la vocation de médecin, de l’élan du bénévole pour les associations caritatives, mais aussi du désir de chacun de voir davantage d’harmonie dans sa communauté. (…) C’est dans notre cerveau qu’est inscrit le lien qui nous unit à la souffrance, comme au bonheur du monde qui nous entoure. Le lien qui fait de nous des êtres humains, individuels et connectés. Sensibles et responsables», écrivait-il. Ce qu’on en retient? Que cet humaniste avait, de toute évidence, une longueur d’avance sur ses contemporains – et pas seulement en mettant de l’avant les recherches scientifiques reconnaissant de plus en plus les bienfaits de certaines «médecines alternatives». À lire sans trop se presser pour mieux apprécier.

Notre corps aime la vérité – Chroniques 1999-2011, Éditions Robert Laffont et Psychologies magazine, 29,95?$

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