The French Laundry Cookbook (1999)
J’ai lu ce livre au tournant de l’an 2000, soit avant qu’il devienne facile de surfer sur Internet pour découvrir les grands chefs. Thomas Keller, un obsédé de technique, m’a appris plein de petites choses dont je me sers encore en cuisine. L’auteur est quelqu’un qui a une vision et des valeurs. Il faisait lui-même la vaisselle lorsqu’il a ouvert son premier restaurant dans une ancienne laverie, en Californie. Et c’est l’un des cinq chefs au monde à avoir récolté trois étoiles Michelin pour deux restaurants à la fois.
Ce titre de George Orwell m’attirait depuis longtemps. C’est comme si l’écrivain avait eu une machine à voyager dans le temps. Son télécran, sorte de télé qui permet à la police de surveiller les individus, c’est le FaceTime ou le Skype de notre époque. C’est incroyable : 2014 est 1984.
On dépend de bien-pensants qui nous exploitent et nous dépouillent. Certains pays répriment la sexualité des gens, alors que d’autres s’inventent des ennemis interchangeables en fonction de leurs besoins du moment. Très troublant.
J’aime l’idée de départ de ce bouquin d’Eric-Emmanuel Schmitt. Le fait qu’une toute petite chose puisse transformer le destin d’un homme. J’ai toujours été fasciné par la montée du nazisme en Allemagne et l’histoire de ce loser (Adolf Hitler). Fasciné aussi par ces deux destins coexistants qu’a imaginés l’auteur, et par la possibilité de désamorcer même le pire au moyen de gestes concrets.
Ce livre a provoqué en moi une réflexion : aurais-je la même vigueur au travail si je ne venais pas d’un milieu aussi modeste ?
The Whole Beast – Nose to Tail Eating (2004)
C’est grâce à ce livre que j’ai trouvé ma voie en cuisine. J’y ai appris comment en parler, mais aussi comment mettre en pratique mes connaissances techniques. Fergus Henderson – qui a été architecte avant de devenir cuisinier – assume complètement ce qu’il est. Voilà pourquoi, en revisitant les plats traditionnels de son pays, il a redonné ses lettres de noblesse à la cuisine anglaise.
Et de cette lecture, je retiens un grand principe : il est possible de faire chic à partir de choses simples.
J’avais 20 ans quand j’ai lu ce roman d’Émile Zola. À ce moment, je pensais décrocher de l’école. Je venais de réaliser que, pour m’en sortir, il fallait que je me cultive.
Je me suis identifié à Étienne, le héros, qui intègre un milieu de travail difficile (les mines) et se faufile à travers les épreuves de la vie. J’ai aimé le suivre au cœur de la misère ouvrière. À travers les hauts et les bas d’un monde où les ouvriers sont pris pour du bétail. Des fourmis qui travaillent pour des patrons invisibles disposant d’eux comme bon leur semble.