Le Québec compte environ 3 239 festivals. Il en manquait un: les Printemps meurtriers de Knowlton, un festival international de littérature policière en langue française. La première mouture aura lieu du 18 au 20 mai dans cette bourgade des Cantons-de-l’Est. Johanne Seymour, auteure de polars et résidante du coin, en est l’initiatrice et présidente.
Johanne Seymour, d’où vous est venue l’idée de cet événement?
J’en rêve depuis que j’ai écrit les premières lignes du Cri du cerf. Je me suis intéressée à ce qui se faisait dans le milieu et j’ai imaginé ce week-end rassemblant une douzaine d’auteurs. Cette année, Chrystine Brouillet, Martin Winckler et le Britannique R.J. Ellory (Les anges de New York) participeront à des classes de maître, des projections de films, une enquête en direct… En clôture, le prix Tenebris sera décerné au meilleur roman de littérature policière de langue française distribué au Québec.
Le Québec compte de plus en plus d’auteurs de polars…
On a mis du temps à investir la littérature policière. Le Québec est une nation de documentaires, de faits vécus, de téléromans. Tandis que le polar, c’est de la fiction pure, un lieu de catharsis où se commettent des horreurs innommables!
Le roman policier a beaucoup évolué au fil du temps.
On est loin d’Agatha Christie! De nos jours, le polar est une sorte d’étude sociologique qui exploite les travers de l’âme humaine. On fouille dans les motivations, la vie des personnages.
Quel éclairage le personnage de détective féminin apporte-t-il aux scènes de crime?
Les hommes et les femmes ne regardent pas le monde avec les mêmes lunettes. La femme traîne toute sa vie, tout le temps, partout. L’homme, lui, compartimente. Cela dit, le ratio d’enquêteuses augmente plus rapidement dans la littérature que dans la réalité!
Bio express Johanne Seymour est née à Montréal | A étudié en théâtre et en réalisation et a été scénariste | Premier roman?: Le cri du cerf (2005), mettant en vedette l’enquêteuse Kate McDougall. Suivront trois autres de ses aventures, Le cercle des pénitents (2007), Le défilé des mirages (2008) et Vanités (2010). |
Johanne Seymour suggère 3 policiers pour l’été
Les mémoires d’un œuf, de Sylvain Meunier (La courte échelle)
« Un suspense qui finit trop vite tellement le narrateur nous enchante par son ton acide. »
Une mort comme rivière, de François Lévesque (Alire)
« Dernier volet de la trilogie Les carnets de Francis. Une plume à découvrir, si vous ne l’avez pas encore fait. »
Guerre sale, de Dominique Sylvain (Éditions Viviane Hamy)
« Après Fred Vargas, voici Dominique Sylvain. Humour, noirceur, rythme, tout y est. »