« Le passé n’est jamais mort, il n’est même pas passé. » Cette citation du romancier William Faulkner résume à merveille le dernier thriller de Harlan Coben. L’intrigue de Ne t’éloigne pas est en effet tissée autour des remords de trois personnages.
L’amorce
D’abord, Megan, qui derrière la façade dorée de sa vie de maman banlieusarde s’ennuie de l’époque excitante où elle dansait nue dans un club d’Atlantic City. Ensuite, Ray, ancien photoreporter-vedette dont la carrière a dérapé après qu’il eut été témoin d’une scène sortie tout droit de Massacre à la tronçonneuse. Enfin, il y a le détective Broome, qui, plus de 15 ans après la disparition de l’ancien amant de Megan, s’entête à poursuivre son enquête. Une nouvelle disparition, 17 ans jour pour jour après celle du premier, fera basculer leurs destins dans l’horreur.
Les thèmes
Meurtres, vengeances, mensonges et trahisons. Le tout servi à coup de grandes giclées d’hémoglobine. Ne t’éloigne pas est un roman noir foncé, ponctué de rebondissements.
Les points forts
Harlan Coben est le roi de la feinte. Il mène ses lecteurs sur des pistes en cul-de-sac pour ensuite les surprendre là où ils s’y attendent le moins. Ne t’éloigne pas est peuplé de personnages secondaires atypiques. À l’image de ce couple de tueurs sadiques aux allures de cheerleaders qu’on surnomme Ken et Barbie.
L’auteur : Harlan Coben
Il a remporté trois des plus prestigieux prix de la littérature à suspense aux États-Unis : le prix Edgar-Allan-Poe, le Shamus Award et l’Anthony Award. Ses livres, traduits en une quarantaine de langues, se sont vendus à plus de 50 millions d’exemplaires (dont 15 millions en français). Son roman Ne le dis à personne a été adapté au cinéma par le Français Guillaume Canet en 2006.
Comment expliquez-vous votre succès ?
Je m’efforce de rendre mes romans le plus enlevants possible. Je fais aussi en sorte que mes lecteurs s’identifient aux personnages. Cela leur permet de se préoccuper du sort – souvent cruel – que je leur réserve.
Et comment créez-vous vos personnages ?
Je les invente en fonction de l’intrigue. Je n’ai pas besoin de savoir s’ils sont bruns ou blonds. Ils sont comme des icebergs : un visage qui émerge, un autre caché sous l’eau.
Vous dites qu’il est plus intéressant d’articuler un polar autour d’une disparition que d’un meurtre. Pourquoi ?
Avec un meurtre, il s’agit de résoudre le crime. Alors que la notion de disparition, elle, entretient l’espoir. Mais l’espoir peut mener autant à un happy end que se révéler horriblement destructeur.
Éditions Belfond, 374 pages.
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