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Monique Jérôme-Forget: ma vie en cinq livres

La politicienne nous livre le secret des cinq ouvrages qui ont marqué sa vie.
Par L'équipe de Châtelaine
Monique Jérôme-Forget: ma vie en cinq livres

Monique Jérôme-Forget

Monique Jérôme-Forget: ma vie en cinq livres

Monique Jérôme-Forget

Psychologue de formation, la politicienne s’est surtout fait connaître à titre de ministre des Finances et présidente du Conseil du trésor sous le gouvernement libéral de Jean Charest. Son parcours fascinant a donné matière à une biographie remarquée, parue en avril dernier.

Monique Jérôme-Forget: ma vie en cinq livres

Les malheurs de Sophie 1858

La série de contes écrits par la comtesse de Ségur (dont Les petites filles modèles) m’a impressionnée. Je les ai tous lus très jeune. J’aimais ces histoires qui oscillent entre le rêve et le terre à terre. Je m’y reconnaissais chaque fois, notamment par les côtés espiègle et autocritique des héroïnes.

Monique Jérôme-Forget: ma vie en cinq livres

Marie-Antoinette 1932

Stefan Zweig est un écrivain que j’adore. Il capte l’essence des gens et la profondeur de leur âme. Cette biographie est si vivante que je me suis prise au jeu. Je ne voulais pas qu’elle meure à la fin ! Zweig est un homme très important dans ma vie au plan littéraire, avec une qualité d’écriture immense. C’est paradoxal, mais il m’a aussi appris que tout le monde peut écrire. Quand je faisais mon doctorat en psychologie, je figeais en période de rédaction. Ce grand auteur m’a fait comprendre qu’en travaillant on y arrive.

Monique Jérôme-Forget: ma vie en cinq livres

De Rome à Montréal par le chemin le plus long 1948

Je me suis mariée à Londres à 19 ans, à la fin des années 1950 [où elle a étudié l’économie]. Je suis certaine que ce livre a eu un grand impact sur ma destinée. Ce roman biographique du Québécois Adrien Brault, lu à l’adolescence, symbolise l’univers qui s’ouvrait à moi. J’ai compris que ce n’était pas la fin du monde de me rendre en Angleterre, un endroit où mes parents n’étaient pas allés avant moi.

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Monique Jérôme-Forget: ma vie en cinq livres

Mémoires d’une jeune fille rangée 1958

Parmi tous les romans mis à l’index dans les années 1950 – je pense à ceux de Camus et de Sartre –, celui qui m’a le plus interpellée, au point que je devienne féministe, c’est ce livre de Simone de Beauvoir. Elle y parle de la libération des femmes. C’était l’underground de la littérature ! Au Québec à cette époque, il y avait une espèce d’effervescence pour sortir de la religion. Et ces auteurs ont été des leaders en disant : « Non, moi je ne ferai pas ça ! » J’étais loin de dévorer de tels récits en cachette. Je me vantais plutôt de les lire !

Monique Jérôme-Forget: ma vie en cinq livres

Le capital au XXIe siècle 2013

Selon l’auteur, l’économiste français Thomas Piketty, il y a deux classes de citoyens : ceux qui ont du capital et ceux qui travaillent à la sueur de leur front, mais qui s’appauvrissent. Et il croit que cet écart ne va que s’élargir. Piketty en fait la démonstration avec des données étalées sur un siècle. Aux États-Unis, par exemple, la classe moyenne stagne depuis trois décennies. Or, c’est cette classe moyenne qui a en grande partie forgé les États-Unis. Si cela continue, ce sera le désastre. J’ai eu un choc en lisant cela. Son analyse m’habite.

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