Un phénomène grandissant
Considérant les 8 500 produits offerts par la SAQ, on pourrait croire que tous les amateurs de vins y trouvent leur compte. Pourtant, sans être des spécialistes, certaines personnes préfèrent se tourner vers des vins uniques, que seules les agences d’importation peuvent leur offrir. Ce phénomène va en grandissant, car il s’est vendu 236 000 caisses d’importation privée, de 2007 à 2008, et la prévision est de 347 000 caisses pour 2012 et 2013. Autre signe que ces vins sont de moins en moins réservés à une poignée d’initiés, la progression des ventes de ces produits est estimée à 8 % par année, un nombre bien supérieur au 3,5 % enregistré pour les produits vendus en succursale.
Vendre du vin au Québec
Tirons tout de suite les choses au clair : seule la SAQ a le droit de vendre du vin au Québec. Et pour pouvoir faire affaire avec le monopole d’État, les producteurs doivent être représentés par des agences d’importation, qui s’occupent des formalités exigées par celui-ci. Même les restaurateurs doivent acheter leurs vins par le biais de la SAQ.
À noter : Il faut savoir qu’un vin, même s’il est excellent, peut ne pas être retenu par la SAQ. Les raisons peuvent être multiples : trop faible quantité offerte, produit hors normes ou atypique, etc. Dans ce cas, l’agent se tourne vers l’importation privée pour offrir ses produits.
Trois étapes simples!
Pour le consommateur, le processus d’importation privée – malgré son apparente complexité – est très simple et peut se résumer en trois étapes :
1 – Trouver le produit qui nous intéresse.
C’est habituellement l’étape la plus complexe, mais aussi la plus amusante. On se doit de goûter à différents vins, de partir à la découverte d’un produit qui charmera nos papilles. On n’hésite donc pas à se faire conseiller par un sommelier, au restaurant, ou à fréquenter les salons spécialisés, qui s’adressent autant au grand public qu’aux professionnels.
2 – Passer une commande à l’agence représentant le producteur.
Lors de la commande, on choisit dans quelle succursale de la SAQ on prendra possession du vin. Un peu plus d’une soixantaine de succursales permettent la réception de vins d’importation privée, et ce, partout au Québec. À cette étape-ci, la majorité des agences vont facturer les frais de représentation (qui sont habituellement inclus dans les produits vendus à la SAQ) en nous envoyant une facture par la poste. Ceux-ci sont de l’ordre de quelques dollars par bouteille.
3 – Prendre possession du vin à la SAQ.
La succursale choisie nous avise lorsque le vin est arrivé (compter de 7 à 10 jours après la commande). On paie directement à la caisse de la SAQ et on retourne à la maison pour encaver le tout!
À noter : Les vins d’importation privée ne sont offerts qu’en caisse de 6 ou de 12 bouteilles, selon le produit. Ça vous semble trop? En séparant la caisse avec trois ou quatre de vos amis, la quantité (et le coût!) devient plus raisonnable. En prime, vous pourrez partager vos impressions avec eux!
Où dénicher ces produits?
Pour découvrir les différents produits d’importation privée offerts, rien de mieux que d’y goûter! On cherchera ainsi à profiter de toutes les occasions qui se présentent pour mettre la main sur de nouveaux produits.
Lors d’une visite au restaurant, il ne faut surtout pas hésiter à se laisser conseiller, en spécifiant nos goûts et nos préférences. Un serveur attentif saura nous faire découvrir un nouveau vin. Ensuite, si on l’aime, on demande le nom de l’agence qui l’importe afin d’entrer en contact avec elle.
Certains restaurants offrent même des vins d’importation privée à emporter. Parmi ceux-ci, notons Les Cavistes et Les Cons Servent, à Montréal, et Le Moine Échanson, à Québec. À l’achat d’un repas pour emporter, on peut repartir avec une bouteille offerte sur la carte. L’avantage est qu’il est ainsi possible de se procurer un vin d’importation privée sans devoir acheter une caisse complète. On paie à peine plus cher qu’en faisant directement affaire avec une agence, on bénéficie des conseils d’un sommelier et on découvre des produits qu’on n’aurait pas essayés si on avait dû en acheter une caisse. Les vins à emporter sont habituellement moins chers que ceux offerts sur la carte régulière du restaurant.
Passez au salon
Pour mieux connaître les vins d’importation privée offerts, rien de mieux que d’assister à des événements réunissant agences et producteurs. C’est l’occasion de découvrir de bons vins tout en établissant un contact privilégié avec ceux qui les mettent en bouteille.
Par exemple, le Salon des vins d’importation privée permet de découvrir plusieurs produits offerts par le biais de ce mode de distribution. Ce salon est organisé annuellement par le Raspipav, un regroupement de petites agences œuvrant principalement en importation privée. Fréquenté surtout par des gens de l’industrie de la restauration, il est aussi ouvert au grand public. Cette année, près d’une centaine de vignerons y présenteront leurs plus récentes créations.
Pour leur part, les délégations commerciales, ces regroupements de producteurs d’une même région ou d’un même pays, organisent régulièrement des événements (5 à 7, soirée-bénéfice, salon thématique, etc.) afin de faire connaître leurs produits. Offerts en succursales ou en importation privée, ces vins sont même parfois issus de la production de vignerons à la recherche d’un importateur au Québec. Le temps d’une soirée, on peut alors partir à la découverte d’une partie du monde.
Enfin, lors de leur visite, certains vignerons participent à des événements spéciaux dans les restaurants de Montréal et de Québec. Il s’agit d’occasions uniques de mieux les connaître et de découvrir leurs produits dans un contexte informel. Et c’est sans compter que l’on y fait toujours bonne chère… Bonnes découvertes!