La cravate est de tous les vestiaires. Masculin. Féminin. Non binaire. Indissociable des complets-vestons des bureaucrates, elle est souvent perçue comme une contrainte dont les hommes veulent se libérer. Mais quand les femmes se l’approprient, elle devient drôlement plus intéressante.
Des exemples ? Au 19e siècle, la romancière George Sand a posé un geste fort en osant le port de la cravate (et du pantalon), alors que les femmes étaient encore engoncées dans leurs crinolines. Même message d’émancipation livré par l’écrivaine Colette. Le Berlin des années 1920, réputé pour ses cabarets olé olé, a ouvert la porte à des looks transgressifs. Les actrices bisexuelles Marlene Dietrich et Katharine Hepburn ont exploité le glamour trouble du costard-cravate.
L’étroite bande de tissu s’est distinguée à plusieurs autres reprises. Indocile avec la rockeuse punk Patti Smith, bohème avec Diane Keaton (dans le film Annie Hall), la cravate a joué la carte de l’équivoque avec l’androgyne Annie Lennox dans la vidéo « Sweet Dreams (Are Made of This) ». Avril Lavigne a peaufiné son style skate en combinant une cravate nonchalante à son débardeur.
Avec tous les costards et les tenues preppy en vogue, la cravate va s’imposer. Reste à apprendre comment faire un nœud régate ou Windsor (c’est plus simple qu’il n’y paraît), puis à le desserrer juste un brin pour avoir l’air cool.