Charlotte apprécie aussi le travail d'autres designers de sa génération.
Ici, elle porte une création d'Eve Gravel.
Charlotte Hosten
Elle a étudié le droit, mais son désir de créer a eu raison de ses examens du Barreau. « J’ai terminé mon baccalauréat, mais le cœur n’y était pas », lance Charlotte Beauduin, designer de la gamme de bijoux fantaisie Charlotte Hosten – le patronyme de sa grand-maman. « Je fabrique et vends mes bijoux depuis que j’ai 15 ans, mais je ne me voyais pas en faire une carrière... jusqu’au jour où j’ai eu l’idée d’y intégrer des tissus. Alors là, ça a réellement décollé ! »
On reconnaît au premier coup d’œil sa signature hyper féminine. Amalgame étudié de soie, de billes de verre, de pierres semi-précieuses et précieuses, de perles et de plumes, ses colliers sont à la fois baroques, vintage et... furieusement dans le ton.
Charlotte Hosten (suite)
« Mes modèles les plus imposants, on ne les porte pas pour accessoiriser une tenue. C’est plutôt l’inverse : on choisit sa tenue en fonction du collier », signale la jeune femme à la crinière de feu. Globe-trotter, Charlotte profite de ses séjours à l’étranger pour chercher dans les marchés des matériaux uniques. Comme cette fois, en Inde, où elle a mis la main sur des breloques façon pièces de monnaie qui composent maintenant un collier d’allure ethnique.
Ce qu’elle préfère, toutefois, c’est la création d’accessoires sur mesure pour ses clientes. « Certaines me demandent parfois d’incorporer des bijoux hérités d’un être cher afin de pouvoir porter au quotidien leurs trésors familiaux », explique-t-elle. Parmi ses fans, des futures mariées qui, pour le grand jour, hésitent entre une coiffe délicate, un ceinturon de soie orné de joyaux d’antan ou un bracelet scintillant.
À partir de 39 $, charlottehosten.com
5 trucs pour porter les gros bijoux : une entrevue avec Charlotte Hosten, à lire ici.
Cinderella Garbage
Il y a dans la vie des hasards heureux. Comme celui de tomber, sans l’avoir cherché, sur une entreprise locale qui recycle, grâce à une technologie innovante, des déchets de consommation. Ces derniers, une fois transformés, laissent derrière eux une lave qui se solidifie à l’air. Au final, il ne reste qu’une pierre noire opaque et vitrifiée (qui ressemble au granit) composée de carbone et de minéraux, sans grand intérêt. Sauf pour les artistes Kimberlee Clarke et Gabrielle Thérien, d’ex-assistantes du peintre Marc Séguin.
En fait, cette pierre insolite a vite piqué leur curiosité. « On a d’abord voulu y sculpter des œuvres, mais on a vite réalisé que ce matériau ne se prêtait pas à de grosses pièces. C’est là qu’on a eu l’idée de le valoriser sous forme de bijoux », explique Kimberlee.
Après des tests concluants, les créatrices ont constaté que le matériau pouvait être taillé comme une pierre précieuse. « On s’amuse à dire qu’on travaille avec des diamants contemporains », dit Gabrielle. « On fait du beau avec du laid en donnant une allure luxueuse à des détritus », clament-elles.
Cinderella Garbage (suite)
En clin d’œil à l’industrie joaillière, Kimberlee et Gabrielle ont d’abord proposé une collection de formes ultra-classiques. Puis sont venus les designs modernes, voire ironiques, avec des cœurs inversés et des têtes de rat ludiques.
Entièrement fabriquée à la main, chaque pièce est produite en série limitée et numérotée. En ce moment, les deux cendrillons de la récupération planchent sur une collection pour messieurs.
À partir de 75 $, cinderellagarbage.com
String Theory
Deux designers textiles, Lysanne Latulippe et Meghan Price, ont uni leur ADN créatif pour fonder String Theory, une collection d’écharpes et de châles unisexes tissés et en tricot (cachemire, alpaga et laine mérinos). Quasi confidentiel, leur label existe pourtant depuis quatre ans. « On est des filles très discrètes », lance à la blague Lysanne Latulippe, connue dans le milieu du design montréalais pour sa collaboration avec des créateurs comme Denis Gagnon et Philippe Dubuc.
Ce qui rend String Theory unique ? Les deux complices travaillent des armures jacquard qui permettent de composer un article réversible, aussi joli au verso qu’au recto. « Quand on noue une écharpe autour de son cou, on ne veut pas avoir à se soucier de sa façon de tomber. Nos produits offrent toujours un jeu de couleurs intéressant qui fait que l’endroit est le contraire de l’envers », note Lysanne.
String Theory (suite)
La recherche d’effets de structure, de textures et de motifs contemporains fait partie de la démarche quotidienne de String Theory. « La nature, l’architecture, l’environnement constituent pour nous une source d’inspiration inépuisable, explique Meghan.
Par exemple, le style Pixelate a été créé en observant le givre dans une fenêtre. » Les écharpes double face sont texturées par le jeu de points vannerie et de riz traditionnels. Difficile d’y résister ! « Notre vision moderne du design est nourrie par les traditions ancestrales de tricot et de tissage », poursuit Lysanne.
Déclinée en blanc, noir et gris, la collection propose à l’occasion une autre couleur – une seule.
« Actuellement, c’est le rouge. On pense au bleu cobalt ou au jaune pour nos prochains designs. »
À partir de 140 $, en vente sur stringtheory.ws
Kimberly Fletcher
On se méprend toujours un peu à son sujet car, à entendre sa voix enfantine, on jurerait que c’est une ado. On s’étonne ensuite qu’elle ne casse pas le français, avec ce nom digne d’une star de Hollywood. Pourtant, elle a presque 30 ans et est aussi québécoise qu’une Julie Tremblay ! Son attrait pour le design de mode, elle le doit à sa maman, qui cousait ses robes de petite fille. « J’ai toujours aimé le beau », affirme-t-elle.
Vocation précoce, elle sait dès la fin de ses études secondaires qu’elle veut créer des accessoires. Elle fait donc l’école de mode, puis se spécialise en maroquinerie. Elle rencontre sur sa route des maîtres qui la prennent sous leur aile et lui enseignent ce qu’ils ont eux-mêmes appris dans les ateliers Hermès, Louis Vuitton ou Christian Lacroix.
À mille lieues d’un look granola façon Salon des métiers d’art 1978, le travail du cuir signé Kimberly Fletcher est actuel, raffiné et étonnamment intemporel. Elle utilise les plus beaux cuirs de vache et même certaines peaux exotiques comme le galuchat (raie), le serpent et le lézard véritables. « Ici, la maroquinerie ne fait pas partie de notre culture, mais quand les gens comprennent que tout est fait à la main dans mon produit, ils sont fascinés », dit-elle.
Kimberly Fletcher (suite)
Comme si le défi que représente la confection de sacs à main, de mallettes et de pochettes qui durent une vie n’était pas suffisant, la maroquinière se fait aussi cordonnière : elle vient tout juste de fabriquer (de A à Z) sa première paire d’escarpins.
Son style est assez classique, parfois brut, parfois coloré. Il n’est pas rare qu’elle exploite des combinaisons singulières, notamment en peignant la tranche du cuir en orange ou vert lime. Respectée dans la communauté des designers, elle a su s’y faire des amis. Elle produit d’ailleurs une minicollection pour la marque Norwegian Wood et collabore à la création des ceintures de la griffe masculine Philippe Dubuc.
À partir de 68 $, kimberlyfletcher.ca
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