Trois questions à Julie Couture, responsable aquatique au Complexe sportif de l’Université de Montréal.
Est-ce difficile pour un adulte d’apprendre à nager ?
C’est moins difficile pour lui que pour un enfant parce qu’il comprend d’emblée certains principes : on flotte mieux les oreilles dans l’eau (qu’on soit sur le dos ou sur le ventre) ; on doit bouger les jambes rapidement et contracter les muscles du bas du dos et des cuisses tout en restant détendue ; garder de l’air dans les poumons aide aussi à nager.
Comment vaincre la peur de l’eau ?
D’abord, si on a vécu une expérience pénible qui nous a rendue craintive, il est souhaitable qu’on en parle. Ensuite, il n’y a qu’une façon de vaincre sa peur : c’est d’aller souvent dans l’eau, mais jamais seule. On commence par rester près du bord, munie d’un gilet de sauvetage. Marcher dans l’eau permet d’apprivoiser l’élément. Je déconseille la mer, les lacs ou les rivières au début, à cause des vagues ou du courant. L’idéal est de prendre des cours d’aquaforme et de rester là où on touche le fond. L’apprentie nageuse doit être encouragée sans jamais être poussée à faire une chose à laquelle elle n’est pas prête.
Quelle est l’erreur la plus fréquente ?
Garder la tête trop relevée. Il est très difficile de flotter dans cette position. Un bon truc pour inciter celle qui apprend à nager à baisser la tête : un accompagnateur tient une perche à quelques mètres de la personne, qui plonge sous l’eau pour l’attraper. Quand elle se rend compte qu’elle a nagé sans y penser pour saisir la perche, cela lui donne confiance.