L’œil, tel un appareil photo, possède deux lentilles : la cornée à l’avant, et le cristallin derrière. Au fond se trouve la rétine, qui fait office de pellicule. Chez une personne myope, les deux lentilles sont trop fortes, de sorte que l’image n’atteint pas la rétine.
Pour corriger la myopie en clinique, on utilise le laser pour remodeler la cornée en aplanissant sa courbure. Il y a une dizaine d’années, l’intervention au laser était la seule technique disponible. Même si le laser est très efficace dans les cas de myopie légère ou modérée, on s’est rendu compte qu’il n’est pas indiqué pour les individus très myopes, à moins que leur cornée ne soit très épaisse.
Pour les très myopes
Depuis, plusieurs techniques sont apparues. Au nombre des plus importantes figurent le lasik et la chirurgie intraoculaire. Le lasik, qui permet de corriger une myopie moyenne, consiste à pratiquer une incision dans la cornée, à la remodeler de l’intérieur, puis à refermer l’incision. Pour traiter la myopie très prononcée, on a élaboré la chirurgie intraoculaire, plus complexe et aussi plus chère que les deux méthodes précédentes – il faut compter environ 2 000 $ par œil, au lieu de 1 000 $.
Deux types d’intervention
Comme son nom l’indique, la chirurgie intraoculaire suppose que l’œil est ouvert pendant l’opération. Selon les cas, deux types d’intervention sont possibles : ou bien on enlève carrément le cristallin pour le remplacer par une « lentille » moins forte, ou bien on laisse le cristallin en place et on insère, juste devant, une lentille qui en réduit la force. Le taux de complications n’est pas plus élevé que pour le laser et le lasik, mais, quand elles surviennent, elles sont plus graves.
Quant aux effets indésirables, ils sont généralement temporaires et peu incommodants : yeux un peu secs, éblouissements, vision nocturne légèrement embrouillée. Pour tous les types d’intervention, les contre-indications les plus courantes sont la sécheresse oculaire, l’herpès oculaire et le diabète. Le plus souvent, il ne s’agit pas de contre-indications absolues, mais on prévient les patients que les risques d’infection et de mauvaise cicatrisation sont accrus.
Francine Mathieu-Millaire est médecin ophtalmologiste à l’Hôpital Maisonneuve-Rosemont, à Montréal.