Santé

L’importance de bouger, selon Denis Fortier

La douleur à l’épaule transforme la vie de Kim en une série de missions impossibles. Attacher son soutien-gorge ? Impensable. Déneiger la voiture, lever la main en réunion ? Pas possible non plus. Après une semaine intensive de télétravail, ses élancements à l’épaule atteignent maintenant les vertèbres cervicales.

Les douleurs musculo-squelettiques minent la vie des gens qui en souffrent. Et celles qui touchent l’épaule et le cou sont particulièrement handicapantes. Évidemment, ces maux sont moins préoccupants qu’un cancer ou un AVC… Mais ils demeurent de vrais problèmes, même si ces parties du corps semblent bien protégées. En effet, nos articulations aiment s’habiller en mou en s’enveloppant, entre autres, de ligaments, de tendons et de bourses. Or, se cache sous cet apparent confort une biomécanique complexe. Nos activités sédentaires la mettent à l’épreuve et l’exposent notamment aux processus dégénératifs. Le corps est fait pour bouger !

Une douleur qui perdure ne s’explique pas seulement par ce qui se passe dans la zone touchée. Elle provoque souvent un effet domino, affligeant d’autres articulations. Elle peut aussi mener à la faiblesse musculaire, à l’insomnie, à la fatigue extrême, voire à la dépression.

Une thérapie qui néglige ces composantes risque d’être inefficace.

Chez Kim, un phénomène de sensibilisation centrale s’est aussi invité. Il se traduit par une amplification des paramètres de la douleur, comme la durée et l’intensité. Comment cela s’explique ? Le système nerveux peut s’emballer lorsqu’il est exposé à la douleur de façon prolongée. Résultat : à problème égal, on souffre davantage.

Mais voilà que quatre mois plus tard, Kim va beaucoup mieux. La thérapie s’est construite autour du mouvement, soit des mobilisations thérapeutiques du bras et du cou, des exercices à faire à la maison et une rééducation posturale. En clair : des modalités actives. Car ce sont elles qui stimulent les mécanismes d’adaptation du corps humain et qui le mènent à la guérison. De leur côté, les modalités passives, comme l’application de glace ou la prise d’analgésiques, sont utiles à court terme.

L’immobilité est souvent contre-productive et le mouvement, salvateur.

Chaque jour, j’ai le privilège d’être témoin de l’immense capacité d’autoréparation du corps initiée par le mouvement. Les muscles, les nerfs et les vaisseaux sanguins possèdent tous le pouvoir de se transformer et de se réorganiser, du moins lorsqu’on les sollicite avec douceur et bienveillance.

Il est là le véritable produit intérieur brut. L’apparente simplicité de nos mouvements nous fait oublier toute leur richesse.

À tester.
Mettre les mains derrière la nuque. Monter le pouce à partir du bas du dos jusqu’à l’omoplate. Au lit, se coucher sur le côté. Si ces mouvements engendrent une douleur à l’épaule, on consulte un physio pour un examen approfondi.

À faire.
Précéder toute activité sportive d’une période d’échauffement d’au moins 5 minutes. Bouger de cette façon constitue une des moyens les plus efficaces de prévenir les blessures. 

À visiter.
Le site web choisiravecsoin.org. Une mine de renseignements pour déterminer/évaluer l’utilité – ou l’inutilité – d’un traitement pour sa santé.

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