Les cheveux en ont long à raconter. Les experts médicolégaux analysent depuis longtemps les échantillons capillaires comme preuves d’ADN. Une nouvelle étude révèle que les protéines qu’ils contiennent fournissent suffisamment d’informations pour identifier une personne avec précision. Hors des laboratoires scientifiques, le cheveu peut aussi vendre la mèche sur notre état de santé. Quand faut-il réagir? Par ici, les indices!
Il nous arrive à toutes d’avoir de temps à autre des pointes fourchues. L’usage fréquent des fers à lisser ou à boucler, des séchoirs trop chauds et des produits chimiques fragilise la chevelure. Mais jusque-là, pas de quoi s’inquiéter. Par contre, si les cheveux deviennent extrêmement secs et fragiles, ça vaut la peine de consulter un médecin. Selon le Dr Jeff Donovan, dermatologue et spécialiste du cuir chevelu établi à Vancouver, la source du problème n’est probablement pas un manque d’hydratation, et boire plus d’eau n’y remédiera pas. «Une sécheresse persistante peut être le signe de troubles thyroïdiens.» Le mieux est de procéder à des analyses sanguines pour évaluer l’activité de la glande thyroïde et le taux de fer, recommande le dermatologue. «Environ 35% des femmes en préménopause ont une carence en fer et 15% des femmes présentent des anomalies de la thyroïde qui peuvent entraîner des problèmes capillaires.»
Quand des mèches tombent chaque fois qu’on passe la main ou la brosse dans la chevelure, on a peut-être affaire à une carence nutritionnelle, selon la Dre Sandy Skotnicki, professeure agrégée de dermatologie à l’Université de Toronto. «La chute des cheveux indique en général que nos réserves de fer sont basses. Elle fait partie des effets secondaires possibles de certains médicaments comme les antidépresseurs et les contraceptifs, mais elle est habituellement passagère», mentionne la dermatologue. Une perte de cheveux abondante peut être occasionnée par le stress, des dérèglements hormonaux ou des problèmes de métabolisme. On parle alors d’alopécie. «Il s’agit souvent d’une réaction au stress, dit la Dre Skotnicki. Par exemple, beaucoup de femmes perdent leurs cheveux à la suite d’un accouchement – souvent un choc pour le corps qui a parfois pour effet de stopper la croissance des follicules pileux.» Une chute de cheveux importante n’est pas à prendre à la légère, indique le Dr Jeff Donovan, dermatologue et spécialiste du cuir chevelu établi à Vancouver. «Je note les antécédents du patient, j’évalue son état de santé et j’examine son cuir chevelu pour dépister d’éventuels problèmes sous-jacents.»
Environ une personne sur deux a des pellicules un jour ou l’autre dans sa vie. «Ce n’est pas un problème de santé à proprement parler, explique la Dre Skotnicki. Elles seraient causées par un micro-organisme qui prolifère sur le cuir chevelu.» Selon une étude récente, leur apparition serait davantage liée à un déséquilibre bactériologique, et non à la présence d’un champignon, comme on l’a longtemps cru. Maintenir l’équilibre entre certaines bactéries du cuir chevelu serait donc une piste à explorer comme moyen de prévention. Si les squames sont jaunes et que l’irritation du cuir chevelu s’étend au visage et au dos, on a peut-être affaire à une affection inflammatoire appelée dermatite séborrhéique. Un médecin ou un dermatologue pourra alors prescrire un shampooing ou un traitement topique.
Une mauvaise alimentation peut également altérer le lustre des cheveux, indique le Dr Donovan. Les cheveux sont composés d’une protéine, la kératine, qui leur donne leur structure. Un apport protéinique insuffisant peut fragiliser la fibre capillaire. Les multivitamines font partie des solutions pour faire regagner de l’éclat.
Malgré les croyances populaires, les cheveux blancs ne sont habituellement pas causés par le stress (quoique cela peut arriver si on vit un stress particulièrement intense). La chevelure se décolore quand les cellules appelées mélanocytes cessent de produire la mélanine – le pigment qui lui donne sa coloration. C’est un phénomène propre au vieillissement. Mais quand l’«envahisseur» apparaît avant 40 ans, c’est une affaire d’hérédité, précise la Dre Skotnicki. «On ne peut rien y faire.» Tout espoir n’est pourtant pas perdu: des chercheurs de l’University College de Londres ont identifié le gène responsable du grisonnement… une découverte qui pourrait mener à la mise au point de traitements pour ralentir ce processus.
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