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Cet humble organe fait plus qu’expulser les déchets de l’organisme. C’est le neurobiologiste Michael Gershon, de l’Université Columbia à New York, qui le dit. Il a surpris pas mal de monde quand il l’a qualifié de « deuxième cerveau » à la fin des années 1990. Encore aujourd’hui, non seulement ses découvertes sont d’actualité, mais la neurogastroentérologie fait des pas de géants grâce à elles. « En cas d’infection, l’intestin va chasser les intrus hors du corps en augmentant ses mouvements et la quantité de ses sécrétions. Et c’est aussi l’intestin qui va ordonner aux cellules du système de défense de s’attaquer aux bactéries ou aux virus indésirables », explique le Dr Gershon.
On a longtemps cru que le cerveau gouvernait toutes les fonctions du corps humain. On sait maintenant que l’intestin se débrouille tout seul pour contrôler la digestion, l’absorption des nutriments et l’évacuation des selles. En plus, cette modeste partie de notre anatomie travaille à la défense de tout notre organisme puisqu’il produit de 70% à 85% des cellules immunitaires du corps. L’intestin et le cerveau communiquent entre eux grâce au nerf vague. Et les scientifiques ont eu la surprise de découvrir que, contrairement à ce qu’on croyait, 95 % des informations qui circulent par l’intermédiaire de ce nerf proviennent de l’intestin pour se rendre au cerveau, et non l’inverse.
L’intestin compte 100 millions de neurones, davantage que ce qu’on trouve dans la moelle épinière! Et il sécrète au moins 20 neurotransmetteurs identiques à ceux que libère le cerveau. Plus étonnant encore, il semble que 95% de la sérotonine du corps – un neurotransmetteur qui influe sur l’humeur, l’émotivité et le sommeil – provienne du gros intestin, ou côlon. C’est ce qui explique que des médicaments comme les antidépresseurs ont également un effet sur l’intestin, en provoquant notamment la constipation.
Pour plus de renseignements, on peut consulter le site de la Fondation Canadienne de la Santé Digestive.
