Les leçons de l’expérience sans les douleurs qui vont (souvent) avec ! C’est l’immense cadeau que peuvent offrir les mentors. Un ancien professeur, une collègue, un client : quiconque dont on respecte le jugement et avec qui on est à l’aise peut tenir ce rôle.
Truc : Exposer à quelqu’un de confiance ses enjeux et solliciter son avis. « Dix minutes suffisent. L’entretien peut se faire au téléphone ou à l’extérieur du bureau », suggère Anik Trudel, cheffe de la direction du cabinet d'avocats Lavery. On nous demande de jouer ce rôle ? On dit oui !
Douter, c’est bien. Mais il faut savoir que les meilleures décisions se prennent un peu avec la tête, beaucoup avec le cœur et le ventre, dit Nathaly Riverin, présidente de Rouge Canari, firme spécialisée dans le développement des compétences entrepreneuriales.
Truc : Dans le doute, prêter l’oreille à sa voix intérieure. « Se demander si on le sent. Si ça donne mal au ventre, c’est mauvais signe ! » plaisante-t-elle.
Faire une présentation devant des collègues, rencontrer des clients potentiels ou entrer dans une salle pleine d’inconnus : voilà des situations stressantes pour tout le monde. Mais lorsqu’on projette une image solide et positive, ça donne de l’assurance.
Truc : Respirer profondément et ancrer ses deux pieds au sol. « Plus on est solide dans son corps, plus on est confiante », observe Caroline Ménard, présidente du cabinet-conseil Brio.
Ça demande du cran de participer aux événements de réseautage. Caroline Ménard a trouvé la formule gagnante.
Truc : Inviter une amie qui gravite dans le même milieu que soi. « On s’entraide : je lui présente X, elle m’introduit auprès de Y. Ça nous motive. » Caroline se fixe des objectifs réalistes – saluer une telle, faire trois nouvelles connaissances. De quoi garnir son carnet d’adresses !
Toujours parler des mêmes choses avec le même monde, ça finit par être lassant.
Trucs : Participer à des défis sportifs, siéger à un comité, s’impliquer dans des activités de bénévolat permettent de se mesurer à d’autres, de faire valoir ses forces, selon Nathaly Riverin. « Mettre ses compétences à profit dans un nouvel environnement, ça fait du bien. Du coup, on s’en découvre de nouvelles. » Développer l’art de la conversation. S’intéresser à d’autres domaines que le sien, lire sur une foule de sujets, varier les lieux et les fréquentations. « Tout ça stimule la curiosité et les échanges », remarque Caroline Ménard. Et augmente d’autant les habiletés sociales, donc la solidité intérieure.
La confiance en soi, c’est aussi une question de santé, d’après Nathaly Riverin. « Plus on est fatiguée, plus on doute de soi. »
Truc : Gérer son énergie plutôt que le temps passé au bureau. « Ce n’est pas parce qu’on est assise devant l’ordi qu’on est efficace. Parfois on ferait mieux d’aller se reposer. » Une collègue est à bout de souffle ? On l’incite à s’arrêter. « Nous avons toutes nos moments et nos réalités. Les filles gagneraient à s’entraider au lieu de se juger. »
Le syndrome de l’imposteur nous guette toutes. Pour le mettre K.-O., Rim Boukhssimi, mentore pour entrepreneuses du web, joue les motivatrices.
Truc : En partant, elle lance à ses clientes des questions visant à renforcer la confiance en soi. – « Quel est ton superpouvoir ? », « Dans quoi es-tu experte ? » … « C’est tout bête, dit Rim, mais ça fait du bien. Je fais la cheerleader avec les autres comme j’aimerais qu’on le fasse avec moi. »
Un regard négatif de la part de collègues peut miner la confiance en soi. On craint de ne pas être à la hauteur, de se faire damer le pion. Si ce regard est au contraire généreux, il donnera des ailes, juge Anik Trudel, du cabinet Lavery. Et cela bénéficie à tous, évidemment.
Truc : Ériger la bienveillance en valeur d’équipe. « Quelque chose ne tourne pas rond ? On pose des questions. Par exemple : “Est-ce qu’on s’est bien comprises ? ”, “ Es-tu suffisamment outillée pour accomplir tes tâches ? ” Veiller au confort d’autrui fait toute la différence. »
Une organisation qui pardonne coupe court aux commérages. Une telle a commis une bourde ? On vide la question – la taire ne ferait qu’envenimer l’atmosphère. « Je suis convaincue que la personne ne la répétera pas », avance Anik Trudel.
Truc : Reconnaître que cette faute a causé des dommages, en tirer des leçons, puis les partager avec l’équipe de façon transparente.
Puiser la sagesse et la créativité auprès des jeunes et des aînés, c’est enrichissant. « Les uns nous obligent à sortir de nos ornières, les autres relativisent la situation en la replaçant dans son contexte », souligne Anik Trudel.
Truc : Former un pool de personnes de tous âges, un comité de sages ou une branche jeunesse pour brasser des idées.
On travaille ensemble, et on se parle à peine. Pas le temps ! Résultat, les expertises des unes ne profitent pas toujours aux autres, estime Geneviève Guay, présidente de Dentsu Québec, une agence qui offre des services en communication média, numérique et créative.
Truc : Favoriser les échanges autour d’un café (un vrai !) par l’intermédiaire de la plateforme numérique de jumelage TenThousandCoffees.com. Les employés de l’agence sont invités à créer leur profil selon leurs intérêts, leur champ de compétences, les connaissances à partager et celles recherchées auprès des autres membres du réseau. Les jumelages s’établissent en fonction des affinités. Une façon de faire circuler l’information entre grands esprits !« L’entreprise comptabilise les rencontres en vue de l’évaluation et rembourse même les consommations », ajoute Geneviève Guay.
« On ne peut pas être bonne dans tout, fait remarquer Nathaly Riverin. Travailler en complémentarité, selon ses compétences, instaure une zone de confiance. » À condition que chacune soit à sa place.
Truc : Pour le savoir, observer celles qui resplendissent. « Certaines tâches sont énergisantes, d’autres moins. Quand on est sur son X, on communique son énergie. C’est très puissant pour l’équipe. Autrement, on pédale sous l’eau comme un canard ! »
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